Collection « La clé des champs »
Cyril Hofstein, Le Figaro Magazine n° 19771 du 23 février 2008 :
? Céréaliers, éleveurs, producteurs de pommes ou de betteraves, ils n’avaient, pour la plupart, jamais pris la plume. Tous paysans, ils racontent leurs passions et leurs interrogations face à l’avenir d’un métier menacé.
L’histoire commence comme un conte. Une dizaine d’éleveurs et de cultivateurs, réunis à l’initiative de la Chambre d’agriculture de l’Eure et sous la direction de Philippe Chenot, d’Aleph-Écriture, décident un jour de créer un atelier d’écriture pour mettre des mots sur leur vie quotidienne. Le travail est dur. Pas si simple de prendre la plume et de libérer ses émotions. Pourtant, après une année de labeur, le résultat dépasse leurs espérances. Puis tout s’accélère. Vient ainsi l’idée de publier un livre, qui s’appellera Plumes des champs. Illustré par la photographe Sophie Zénon, il vient de sortir en librairie. Dans leurs textes, profonds et mûrs, ces hommes et ces femmes de la terre éclairent les réalités de leurs métiers et parlent d’un monde qui change. D’un univers où le travail de la terre emploie plus d’un million de personnes en France mais où ceux que l’on appelait les paysans disparaissent lentement. Ils disent tout : les grandes exploitations qui remplacent les fermettes, les tracas de la législation européenne, la solidarité paysanne, l’enjeu de la conservation des savoir-faire, l’éloge de la ruralité et l’amour de la nature. Loin des clichés et sans jamais se plaindre, ils se livrent comme jamais.
Alors que s’ouvre le Salon de l’agriculture à Paris, voici quelques extraits de ce superbe travail collectif. Comme une occasion d’entrouvrir la porte sur un monde que l’on ne connaît plus à force de trop le voir. »
Village Magazine n° 91 de mars-avril 2008 :
? Dix hommes et femmes de Haute-Normandie livrent leur quotidien, leurs motivations à faire ce métier, ce qu’ils aiment (la complicité avec les animaux, avec la nature?) ou apprécient moins (certains gestes répétitifs, l’image des agriculteurs aujourd’hui?). Le tout forme un très bel ouvrage à la fois poétique et pragmatique. »
Florence Swertvaegher, de la Mutualité sociale agricole, lettre à Claude Le Dolédec du 27 décembre 2007 :
? J’ai lu, et même relu, Plumes des champs.
Je l’ai lu une première fois, simplement pour la beauté des textes, des photos ; pour voir si les mots résonnaient bien dans mes oreilles, pour voir si les couleurs décrites me plaisaient.
La deuxième lecture, c’était pour trouver une âme dans les textes, une vie dans les récits : j’y suis sensible.
J’ai vite compris qu’il y avait eu du plaisir partagé dans cet atelier d’écriture. Cela a dû être important pour parvenir à mettre des mots sur votre métier, sur ce que vous vivez souvent avec une certaine routine.
Je ne vous cacherai pas que je me suis plus attardée sur les textes des femmes, qui me paraissent plus profonds. Les hommes racontent bien, écrivent bien, mais j’ai eu l’impression d’un ton plus descriptif que personnel.
Ce qui est commun à tous ces récits, c’est l’impression, en les lisant, de vous voir travailler, de vous voir exister dans votre métier.
Vous, les femmes, exprimez bien les efforts, le courage qu’il vous a fallu pour être reconnues agricultrices. Vous mettez beaucoup d’énergie pour donner un sens à votre vie, à votre parcours professionnel : j’en suis admirative. Les périodes de découragement, de déprime, vous ont permis de mieux avancer et de repenser à vous, à ce que vous êtes, à ce que vous valez. Cela vous a sans doute aidé à lutter contre la routine et la lassitude. Beaucoup d’agricultrices n’existent que par leur métier et, comme vous le précisez, se fondent dans les rôles de mère-épouse-patronne-agricultrice-comptable-secrétaire-cuisinière et ne profitent pas de ce qu’elles sont vraiment.
Encore bravo pour ces récits qui permettent de mieux connaître l’agriculture. Et continuez à faire parler les betteraves ! »
