Collection « La clé des champs »

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Couverture
Dominique Jacob – I. Parcours – Une évidence :

« Je crois pouvoir dire que je suis né dans le monde paysan. Dans la cour, poules et cochons allaient où ils voulaient. Mes frères et moi, nous courions derrière eux avec amusement. La vie à la ferme était réglée par le travail, la traite des vaches, la moisson, les saisons.
Ce qui était un jeu d’enfant est devenu petit à petit non pas un objectif, car cela suppose une réflexion sur l’avenir, mais un questionnement. Il n’y avait pas de question, il n’y avait pas de réponse, cette envie d’être paysan était en moi, c’était une évidence. Faire comme mon père, mon grand-père et plus loin encore était logique. Comment quitter ce milieu où je me sentais si bien ? Un mode de vie autant qu’un métier, la communion avec la nature, la vie, le bonheur de voir naître un agneau ou un veau, d’aider en tirant sur la corde à son vêlage, de voir sa mère le lécher, le nourrir, l’élever avec amour, car oui il y a de l’amour dans tout cela. Quel bonheur de prendre son panier et de cueillir les petits rosés dans l’herbe fraîche du matin ! Quel bonheur de semer ce grain de blé qui germe et grandit pour nous faire vivre !
Ce métier est une école de vie, de la vie : évidemment, il a fallu y aller, à l’École d’agriculture? Et on nous y a appris la rentabilité, la comptabilité, les traitements herbicides, fongicides, insecticides, les déclarations, les contrôles, les papiers pour être en règle. Tout pour devenir exploitant agricole. Mais je ne veux pas être cet agriculteur-là. Je veux être, rester ou redevenir paysan, travailler la terre, soigner mes moutons, pouvoir transmettre un jour à mes enfants ce qu’elle, la terre, m’a donné. Paysan : cela se vit et je n’ai pas fini de le devenir. Dans la manière de faire, plusieurs choix sont possibles : miser sur l’intensif avec des traitements phytosanitaires systématiques qui maîtrisent tout à 10 g/ha (quelles conséquences pour le sol ?), ou bien réfléchir, observer puis agir avec des produits autorisés. La culture intégrée est-elle assez raisonnable ? Durable ? Suis-je capable de manger de ce que je produis ? La solution d’avenir est-elle le tout bio où aucun pesticide de synthèse n’est autorisé, avec ses difficultés pour dominer les mauvaises herbes ? Et puis les consommateurs ne comprennent pas toujours l’utilité de soutenir ce mode de production lorsqu’il voit la pomme dans leur assiette, pas assez cirée à leur goût ; arriverons-nous à nourrir toute la planète ? Posons-nous les bonnes questions en nous rappelant que la terre est notre mère nourricière. »
(p. 24-25)

Claude Le Dolédec – II. Saisons – Le chemin des écoliers (p. 56-57)
Mireille Cadiou – III. Travaux – Les gants (p. 90-91)
Agnès Gosselin – IV. Vacances – Tourismes (p. 112-113)
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