Mireille Cadiou – III. Travaux – Les gants :
« Au début, j’ai commencé par copier les habitudes de traite. Mais certains mettaient des gants, d’autres non. Comme j’ai horreur de toucher les autres, la terre, la nourriture, j’ai opté pour la formule “avec”. J’ai débuté avec des gants de cuisine couleur pêche, poursuivi avec des gants de ménage roses. Puis se sont succédé des gants dits “résistants” vert pâle, des gants de jardin vert foncé, des gants d’infirmière, de vétérinaire, d’inséminateur, tous transparents et tous moins résistants les uns que les autres. Certains sont même devenus de vraies éponges. Enfin, j’ai développé mes propres critères de sélection : isolants à l’eau, à la chaleur, au froid, aux odeurs et, face aux difficultés que cela entraînait, j’ai tiré un trait sur le critère du prix. Il me fallait déjà trouver la fameuse paire.
Il n’y a que l’avis des vaches, que je n’avais pas sollicité. Mais il était trop tard : je les avais trouvés, ces fameux gants. Des gants “gros travaux” de couleur bleue. Je croyais qu’il ne me restait plus qu’un obstacle à franchir : mettre la main sur un fournisseur. Mais voilà, celui que je venais de dénicher n’avait pas de petites tailles en stock ! J’ai donc dû faire le tour de tous ceux que je pouvais encore solliciter pour arriver enfin à l’un d’entre eux. Malgré tout, nul gant n’est parfait et, en dépit de la rigueur de mes critères, ceux-ci restent humides à l’intérieur. Ils ne sont visiblement pas faits pour servir de manière intensive. Alors, j’en utilise cinq à six paires que je mets à sécher en alternance, telles des sardines posées sur le dessus d’un vieux buffet, dans la laiterie. Et bien sûr, lorsque je sors en ville ou pour une soirée, il m’arrive d’entendre : “Mais ce ne sont pas des mains d’agricultrice, ça !” »
Claude Le Dolédec – II. Saisons – Le chemin des écoliers (p. 56-57)
Agnès Gosselin – IV. Vacances – Tourismes (p. 112-113)
Extrait court
« Au début, j’ai commencé par copier les habitudes de traite. Mais certains mettaient des gants, d’autres non. Comme j’ai horreur de toucher les autres, la terre, la nourriture, j’ai opté pour la formule “avec”. J’ai débuté avec des gants de cuisine couleur pêche, poursuivi avec des gants de ménage roses. Puis se sont succédé des gants dits “résistants” vert pâle, des gants de jardin vert foncé, des gants d’infirmière, de vétérinaire, d’inséminateur, tous transparents et tous moins résistants les uns que les autres. Certains sont même devenus de vraies éponges. Enfin, j’ai développé mes propres critères de sélection : isolants à l’eau, à la chaleur, au froid, aux odeurs et, face aux difficultés que cela entraînait, j’ai tiré un trait sur le critère du prix. Il me fallait déjà trouver la fameuse paire.
Il n’y a que l’avis des vaches, que je n’avais pas sollicité. Mais il était trop tard : je les avais trouvés, ces fameux gants. Des gants “gros travaux” de couleur bleue. Je croyais qu’il ne me restait plus qu’un obstacle à franchir : mettre la main sur un fournisseur. Mais voilà, celui que je venais de dénicher n’avait pas de petites tailles en stock ! J’ai donc dû faire le tour de tous ceux que je pouvais encore solliciter pour arriver enfin à l’un d’entre eux. Malgré tout, nul gant n’est parfait et, en dépit de la rigueur de mes critères, ceux-ci restent humides à l’intérieur. Ils ne sont visiblement pas faits pour servir de manière intensive. Alors, j’en utilise cinq à six paires que je mets à sécher en alternance, telles des sardines posées sur le dessus d’un vieux buffet, dans la laiterie. Et bien sûr, lorsque je sors en ville ou pour une soirée, il m’arrive d’entendre : “Mais ce ne sont pas des mains d’agricultrice, ça !” »
(p. 90-91)
Claude Le Dolédec – II. Saisons – Le chemin des écoliers (p. 56-57)
Agnès Gosselin – IV. Vacances – Tourismes (p. 112-113)
Extrait court