Lionel Bedin, Un livre dans le sac à dos, Éditions livresdumonde, juin 2010 :
? On peut lire ce livre comme il est usuel de le faire, du début à la fin, dans l’ordre des pages, mais on peut aussi faire le tour de la Méditerranée avec les seuls titres des chapitres, qui résument tout : bateaux, diaspora, table, femmes, hospitalité, frime, flânerie, croyances, identités, frontières, etc. Autre possibilité, pour se mettre dans l’ambiance, lire d’abord les vignettes qui décrivent les objets troqués et surtout pourquoi ils ont été choisis. Il s’agit évidemment à chaque fois d’un objet très symbolique de la région, du plus simple au plus riche, du plus éphémère au plus ancien, comme par exemple un pain, une nappe, un pichet, des boucles d’oreille, un pavé?
Julie Sibony est aussi une photographe, et cela se sent dans ses descriptions de lieux et de paysages. [?] Ce récit est une promenade géographique et culturelle, à travers des rencontres souvent très ancrées dans la réalité et dans un environnement local, ce qui donne au premier abord une idée du grand désordre de cette entité géographique que l’on nomme “Méditerranée”, et de sa “culture”, puis, au fond, la réalité se dessine sous la forme d’un patchwork, un assemblage à première vue hétéroclite, mais qui donne à la fin une impression de cohérence. Peut-être parce qu’il y a quand même quelques dénominateurs communs. [?] Selon Julie, ce serait “l’olivier, dont le feuillage argenté recouvre les plaines et les collines. Il est le marqueur incontestable, objectif, quantifiable du monde méditerranéen.”
Si le contenu est une réussite, il en est de même du contenant. Il faut mentionner la maquette assez “enlevée” de cette nouvelle collection. Format carré, de taille intéressante, caractères bien lisibles, texte en page de gauche, photos en page de droite : très actuel. »
Elisheva Zonabend, www.amazon.com, le 14 mars 2009 :
? Faire le tour de la Méditerranée pendant un an en collectant et troquant dans chaque pays un objet représentatif de la Méditerranée, voilà l’idée originale qui a donné naissance à ce voyage où chaque étape est narrée dans un style agréable et illustrée de très jolies photos. Un beau livre qu’on a plaisir à lire, regarder et? offrir. »
Clémentine Mercier, voyages.liberation.fr, le 28 février 2008 :
? L’objectif que Julie Sibony s’était fixé en entreprenant ce voyage est atteint : dessiner les contours de l’identité méditerranéenne en parcourant les 20 pays qui bordent la mer de nos ancêtres. À partir d’une intuition, elle a bâti une cartographie sensible et documentée sur une région carrefour entre l’Afrique, l’Asie, et l’Europe. Julie et Axelle – sa compagne de route, une vieille copine de lycée – ont utilisé un procédé à la fois ludique et malin pour rendre compte de leur expérience. Parties avec un petit olivier dans leurs bagages, l’idée était d’organiser une chaîne de troc et de demander aux gens rencontrés sur la route d’échanger un objet symbolique de la Méditerranée.
Des 85 objets échangés, il reste aujourd’hui une série de natures mortes : du bout de bois sculpté récolté dans la médina de Fès au chapelet musulman glané en Algérie. Une ribambelle de trésors qui témoigne de l’identité réelle et rêvée du Bassin méditerranéen. On trouve évidemment dans ce bric-à-brac – d’ailleurs très sobrement photographié – une bouteille d’huile d’olive, une voile de bateau, un verre à thé ou un carreau de céramique. Plus original, un Libanais leur a confié une corne de brume – de Tanger au Caire on klaxonne beaucoup – et une Espagnole leur a offert une robe fleurie car “les femmes méditerranéennes sont coquettes, ont la taille fine, de petits seins et des hanches larges”.
Une femme a aussi abandonné une chemise blanche car “quand on ferme les yeux et pense aux paysages de Méditerranée, il y a toujours du blanc quelque part, un vêtement, du linge qui sèche?” À travers ces images d’objets et les jolies pensées qui les accompagnent se dessine une région familière avec une forte personnalité. Pour Julie Sibony, si l’hospitalité est un point commun à tous les pays traversés, il y a aussi une forme de nostalgie, ardue à définir, mais omniprésente.
Il est difficile de raconter un an de voyage. On retiendra les obstacles rencontrés par les deux jeunes femmes. Il est impossible de passer la frontière entre le Maroc et l’Algérie et il faut filouter pour entrer en Israël. On se souviendra des constats amers. L’unité de l’identité méditerranéenne est d’emblée battue en brèche par l’inégalité pour ses habitants de circuler librement. Le passeport français de Julie et Axelle est un sésame que ne possèdent ni les Égyptiens, ni les Marocains ni les Algériens. On apprendra des choses plus légères aussi : que les expatriés français fabriquent du vin dans leur baignoire à Tripoli ; que pour faire de l’huile d’olive on broie l’olive avec son noyau et enfin que la majorité du poisson mangé dans le Bassin provient de l’océan Atlantique. »
Jul, Charlie Hebdo n° 808 du 12 décembre 2007 :
? Il y a une Méditerranée fictive, celle de l’axe Tripoli-Paris chère à Nicolas Sarkozy, qui professe une intégration entre les deux rives tout en bâtissant d’infranchissables murailles survolées par des charters, et il y a une Méditerranée multiple et unie, une idée de Méditerranée puisée dans les terres qui la composent. Dans un livre saisissant l’infime et le profond des pays disparates qui bordent l’antique Bassin, Julie Sibony fait exister le fil ténu qui relie ces peuples entre eux. Au terme d’une année de pérégrinations avec Axelle Hutchings, elle rend tangible, en reporter littéraire et en archéologue du quotidien, les identités déroutantes des hommes qui dessinent notre horizon : Méditerranée, Un an de route et d’échanges est un livre concret, drôle et photographique, parfait manifeste pour une géopolitique sentimentale. »
Casimiri Rabesoa, lectrice malgache :
? Je voulais vous féliciter pour votre très beau livre, Méditerranée, Un an de route et d’échanges, que je viens de me procurer. J’ai apprécié dans votre livre l’intense dimension humaine dans la description narrative et le choix des photos, votre sens de la nuance et de la légèreté pour dire et expliquer vos magnifiques rencontres, votre dévouement. »
Tanja Acimovic, lectrice bosniaque :
? Félicitations, je trouve que le livre est très beau, il transporte un esprit du Sud, de l’âme de ces cultures, tout en offrant une perception et une rencontre personnelle? »