Le rituel de la Pachamama et l’Araucanie chilienne :
« Je marche depuis plusieurs heures sur les galets mouvants du rÃo Nazareno. Tout autour, le paysage présente le relief étrange des mouvements tectoniques : pyramides d’argile pourpre, gradins de sable bleu, murailles de basaltes cendrés, éboulis de pierres roses. J’avance entre deux allées de colonnades. Les galets prisonniers des grès se dressent vers les nuées. La rage des éclairs, les pluies diluviennes et la morsure du froid s’acharnent ici depuis des millions d’années. Souterraines ou aériennes, les mains des dieux ont pétri la matière pour édifier un temple minéral. Pourtant il manque un élément à cet espace, peut-être même la clef de voûte. Rien ne semble pouvoir résister aux rayons lumineux, trop intenses, trop brûlants. Je suis écrasé par la chaleur implacable. Il me faut accepter qu’une chose indicible me dépasse. J’aurais tant voulu m’envoler à travers les colonnades, quitter l’ardeur insupportable du soleil qui me retient dans le monde réel. La marche forcée a commencé à Iruja, hameau perdu dans les derniers contreforts andins, avant la forêt tropicale du parc national du Baritú. Un vieux camion chargé d’animaux m’a entraîné dans ces méandres de la Cordillère et j’ai décidé de rester là pour remonter à pied le canyon de Nazareno. Je profite de ces longues journées d’été pour engranger sur mes toiles des études inspirées par ce paysage aux formes géométriques. Entre deux peintures, j’erre dans le village à la recherche d’ânes pour m’aider à longer le canyon. »
De l’Équateur au Machu Picchu (p. 12-13)
Le lac Titicaca et les marchés boliviens (p. 48-51)
À travers l’Altiplano, carnaval d’Oruro et ferias argentines (p. 70-71)
Extraits d’articles
Lama et alpaga, vigogne et guanaco
Puna
La conquête espagnole
« Je marche depuis plusieurs heures sur les galets mouvants du rÃo Nazareno. Tout autour, le paysage présente le relief étrange des mouvements tectoniques : pyramides d’argile pourpre, gradins de sable bleu, murailles de basaltes cendrés, éboulis de pierres roses. J’avance entre deux allées de colonnades. Les galets prisonniers des grès se dressent vers les nuées. La rage des éclairs, les pluies diluviennes et la morsure du froid s’acharnent ici depuis des millions d’années. Souterraines ou aériennes, les mains des dieux ont pétri la matière pour édifier un temple minéral. Pourtant il manque un élément à cet espace, peut-être même la clef de voûte. Rien ne semble pouvoir résister aux rayons lumineux, trop intenses, trop brûlants. Je suis écrasé par la chaleur implacable. Il me faut accepter qu’une chose indicible me dépasse. J’aurais tant voulu m’envoler à travers les colonnades, quitter l’ardeur insupportable du soleil qui me retient dans le monde réel. La marche forcée a commencé à Iruja, hameau perdu dans les derniers contreforts andins, avant la forêt tropicale du parc national du Baritú. Un vieux camion chargé d’animaux m’a entraîné dans ces méandres de la Cordillère et j’ai décidé de rester là pour remonter à pied le canyon de Nazareno. Je profite de ces longues journées d’été pour engranger sur mes toiles des études inspirées par ce paysage aux formes géométriques. Entre deux peintures, j’erre dans le village à la recherche d’ânes pour m’aider à longer le canyon. »
(p. 102-103)
De l’Équateur au Machu Picchu (p. 12-13)
Le lac Titicaca et les marchés boliviens (p. 48-51)
À travers l’Altiplano, carnaval d’Oruro et ferias argentines (p. 70-71)
Extraits d’articles
Lama et alpaga, vigogne et guanaco
Puna
La conquête espagnole