Collection « Voyage en poche »

  • Par le souffle de Sayat-Nova
  • Yamabushi
  • La Seine en roue libre
  • Jours blancs dans le Hardanger
  • Au nom de Magellan
  • Faussaire du Caire (Le)
  • Ivre de steppes
  • Condor et la Momie (Le)
  • Retour à Kyôto
  • Dolomites
  • Consentement d’Alexandre (Le)
  • Une yourte sinon rien
  • La Loire en roue libre
  • Sous les yourtes de Mongolie
  • Au vent des Kerguelen
  • Centaure de l’Arctique (Le)
  • La nuit commence au cap Horn
  • Bons baisers du Baïkal
  • Nanda Devi
  • Confidences cubaines
  • Pyrénées
  • Seule sur le Transsibérien
  • Dans les bras de la Volga
  • Tempête sur l’Aconcagua
  • Évadé de la mer Blanche (L’)
  • Dans la roue du petit prince
  • Girandulata
  • Aborigènes
  • Amours
  • Grande Traversée des Alpes (La)
  • Par les sentiers de la soie
  • Vers Compostelle
  • Pour tout l’or de la forêt
  • Intime Arabie
  • Voleur de mémoire (Le)
  • Une histoire belge
  • Plus Petit des grands voyages (Le)
  • Souvenez-vous du Gelé
  • Nos amours parisiennes
  • Exploration spirituelle de l’Inde (L’)
  • Ernest Hemingway
  • Nomade du Grand Nord
  • Kaliméra
  • Nostalgie du Mékong
  • Invitation à la sieste (L’)
  • Corse
  • Robert Louis Stevenson
  • Souffleur de bambou (Le)
  • Sagesse de l’herbe
  • Pianiste d’Éthiopie (Le)
  • Exploration de la Sibérie (L’)
  • Une Parisienne dans l’Himalaya
  • Voyage en Mongolie et au Tibet
  • Madère
  • Ambiance Kinshasa
  • Passage du Mékong au Tonkin
  • Sept sultans et un rajah
  • Ermitages d’un jour
  • Unghalak
  • Pèlerin d’Occident
  • Chaos khmer
  • Un parfum de mousson
  • Qat, honneur et volupté
  • Exploration de l’Australie (L’)
  • Pèlerin d’Orient
  • Cette petite île s’appelle Mozambique
  • Des déserts aux prisons d’Orient
  • Dans l’ombre de Gengis Khan
  • Opéra alpin (L’)
  • Révélation dans la taïga
  • Voyage à la mer polaire
Couverture

Alice Monard, www.journaldujapon.com, le 26 janvier 2025 :
« C’est pour partir à la rencontre des yamabushi, “ceux qui couchent dans la montagne”, que Robert Weis entreprend au début de l’automne un tour du Japon, de montagnes en villages désertés.
Du nord, dans le Tôhoku avec le mont Haguro, l’un des plus importants centres des
yamabushi (qui forme avec les monts Gassan et Yudono le Dewa Sanzan) en passant par Nara (Yoshino et le mont Ômine), la péninsule de Kunisaki sur l’île de Kyûshû puis Tottori avec le mont Mitoku et la ville thermale de Misasa, le confidentiel mont Horaiji à l’est de Nagoya et enfin le mont Kôya sommet sacret du bouddhisme Shingon pour finir au mont Hiei, non loin de Kyôto, haut lieu du bouddhisme Tendai. Le bouddhisme a en effet profondément marqué le shugendô, littéralement “pratique de pouvoirs magiques et ascétiques”, qui puise ses racines dans les pratiques religieuses montagnardes anciennes.
Au fil des ascensions, il retrouve des amis. Si beaucoup de
yamabushi sont des hommes japonais, Robert nous fait découvrir des yamabushi femmes, et également des étrangers qui pratiquent et guident ceux qui veulent découvrir cette spiritualité qui ne se lit pas mais se vit.
“Immerge-toi dans la nature, mets à l’épreuve tous tes sens, et réfléchis ensuite à cette expérience.” Le concept central est
uketamô, “j’accepte humblement” : suivre les consignes du maître, considérer comme naturelles les choses qui adviennent. Les chants et récitations de sutras sont également un élément central : ressentir l’union avec la force créatrice plutôt que l’intellectualiser. Mais il faut également, en plus de la pratique dans la montagne (yama no gyô), pratiquer au village (sato no gyô) : trouver un équilibre entre deux extrêmes qui se nourrissent mutuellement. Après s’être isolé dans la nature, il est important de revenir en société pour digérer son expérience.
Le livre alterne entre les discussions, les méditations, les ascensions et les explications historiques, géographiques, religieuses, culturelles. C’est un récit qui captive et donne envie d’aller vivre cette expérience après en avoir découvert les fondements et les pratiques grâce aux nombreuses informations fournies au fil des pages. C’est également une succession d’émerveillements quand le son de la conque des
yamabushi résonne dans la montagne, quand le regard se pose sur un ginkgo vieux de douze siècles, quand un maître septuagénaire esquisse quelques pas de danse. C’est aussi l’occasion de découvrir des côtés plus sombres : les villages qui se dépeuplent et meurent, les lieux qui restent encore interdits aux femmes, et des interrogations sur l’avenir de cette pratique comme sur l’avenir de toutes ces villes fantômes dans un Japon vieillissant.
Et Robert Weis de conclure : “Une fois de plus, j’ai fait l’expérience du voyage, qui d’abord m’a bercé comme la mer puis m’a rejeté sur le rivage, plus vulnérable et plus riche à la fois. Les questions que je me posais au début du séjour ont-elles maintenant une réponse ? Le
shugendô, comme d’autres traditions religieuses nippones, est clairement en déclin. Mais un petit nombre de pratiquants – ils sont 6 000 environ –, peut-être destiné à croître, continue de chercher la sagesse des montagnes. Comme Earhart H. Byron l’observait, ‘le shugendô est un exemple frappant de la tentative de s’approprier le monde comme une réalité significative à laquelle il peut participer avec une richesse et une plénitude d’être extraordinaires’. Dans une société en attente du retour à la spiritualité innée de l’être humain, et en besoin de reconnexion à la nature et au corps, le shugendô présente une approche intéressante. Mais survivra-t-il au changement ? Oui, à condition de réussir l’équilibre délicat entre renouvellement et ouverture au public d’une part, préservation de l’authenticité et de la sincérité des enseignements d’autre part. Un pari osé que des hommes et des femmes acceptent de relever.” Â»

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