L’avenir :
« Une biche et son cerf traversent la route, port altier, démarche souple, s’arrêtent à mi-parcours et plongent le museau vers l’asphalte. Entre les lèvres rétractées, leurs dents sectionnent les touffes d’herbes qui percent le bitume, vieille mue de serpent carbonisée sur laquelle les cervidés broutent paisiblement. Le goudron brûlant sous ce soleil de juin est un gruyère. Percé de nids-de-poule, d’herbes et de pissenlits, il se lézarde sous la pression de la croûte terrestre fatiguée d’être asphyxiée depuis un siècle. Dans cette région des Laurentides, voilà maintenant plusieurs mois qu’aucun moteur n’a retenti, et les oiseaux ont repris en main l’habillage sonore des forêts de pins.
Un bruit de pas. Les bêtes redressent la tête, les oreilles aux aguets, puis gagnent paisiblement les taillis, que prolongent les bois. Le tintamarre ailé s’amenuise. Sur la route, Isabelle, Elsa et Floarea marchent côte à côte. »
Les étrangers (p. 69-70)
La traque (p. 95-96)
Le voilier (p. 113-115)
« Une biche et son cerf traversent la route, port altier, démarche souple, s’arrêtent à mi-parcours et plongent le museau vers l’asphalte. Entre les lèvres rétractées, leurs dents sectionnent les touffes d’herbes qui percent le bitume, vieille mue de serpent carbonisée sur laquelle les cervidés broutent paisiblement. Le goudron brûlant sous ce soleil de juin est un gruyère. Percé de nids-de-poule, d’herbes et de pissenlits, il se lézarde sous la pression de la croûte terrestre fatiguée d’être asphyxiée depuis un siècle. Dans cette région des Laurentides, voilà maintenant plusieurs mois qu’aucun moteur n’a retenti, et les oiseaux ont repris en main l’habillage sonore des forêts de pins.
Un bruit de pas. Les bêtes redressent la tête, les oreilles aux aguets, puis gagnent paisiblement les taillis, que prolongent les bois. Le tintamarre ailé s’amenuise. Sur la route, Isabelle, Elsa et Floarea marchent côte à côte. »
(p. 152)
Les étrangers (p. 69-70)
La traque (p. 95-96)
Le voilier (p. 113-115)