À la dérive :
« À quelques miles de là, Sarwo gémit. La veille au soir, il était capitaine d’un bateau fort de dix marins, anciens pêcheurs et devenus gardiens de ce temple d’eau turquoise. Aujourd’hui il gît, misérable, sur une planche de 80 centimètres de large, trop courte pour qu’il puisse s’étendre tout à fait. Bras et jambes écartés, son corps nu est offert aux rayons maléfiques. Déjà le sang sur ses côtes, le front et la lèvre inférieure a complètement séché, prenant une teinte violacée. Le soleil commence à fendre la peau de son visage. Sa mémoire parcourt les dernières heures à rebours. Depuis combien de temps est-il à la dérive ? Douze heures tout au plus. Combien de temps avant d’en sortir ? Debout ou les pieds devant, deux jours, maximum. Même paupières closes, l’éclat du soleil lui mord la rétine. Amer, il réprime un sourire coupé de gerçures. En léchant ses plaies sanguinolentes, il remet son destin entre les mains du Très-Haut. »
Exil en panique (p. 31-33)
Raz-de-marée (p. 57-58)
Voyage meurtrier (p. 86-87)
« À quelques miles de là, Sarwo gémit. La veille au soir, il était capitaine d’un bateau fort de dix marins, anciens pêcheurs et devenus gardiens de ce temple d’eau turquoise. Aujourd’hui il gît, misérable, sur une planche de 80 centimètres de large, trop courte pour qu’il puisse s’étendre tout à fait. Bras et jambes écartés, son corps nu est offert aux rayons maléfiques. Déjà le sang sur ses côtes, le front et la lèvre inférieure a complètement séché, prenant une teinte violacée. Le soleil commence à fendre la peau de son visage. Sa mémoire parcourt les dernières heures à rebours. Depuis combien de temps est-il à la dérive ? Douze heures tout au plus. Combien de temps avant d’en sortir ? Debout ou les pieds devant, deux jours, maximum. Même paupières closes, l’éclat du soleil lui mord la rétine. Amer, il réprime un sourire coupé de gerçures. En léchant ses plaies sanguinolentes, il remet son destin entre les mains du Très-Haut. »
(p. 173-174)
Exil en panique (p. 31-33)
Raz-de-marée (p. 57-58)
Voyage meurtrier (p. 86-87)