La seconde expédition au pied de la Nanda Devi :
« Le 27 août, les préparatifs pour notre seconde aventure dans le sanctuaire de la Nanda Devi ont commencé à prendre forme. La chance nous avait souri, et grâce à l’expérience de tous ceux nous ayant précédés, le succès rencontré lors de la première exploration était allé au-delà de nos espoirs les plus fous. Bien que la topographie de la chaîne Badrinath/Kedarnath fût passionnante à établir, l’exploration complète du bassin de la Nanda Devi restait à terminer.
Maintenant que la mousson s’était quelque peu calmée, il n’y avait pas de temps à perdre. Ang Tharkay reçut donc pour instruction de recruter 15 hommes originaires de la vallée de Mana et de revenir au plus vite avec eux. Pendant ce laps de temps, il nous fallait établir les listes de nourriture, faire les achats et tout emballer pour notre dernière exploration.
Le pied de Pasang, loin d’être guéri, me faisait douter de sa capacité à pouvoir nous suivre. Mais le simple fait d’évoquer l’idée qu’il pourrait ne pas venir l’a mis dans un tel état que je n’ai pas eu le courage d’insister. Par faiblesse, j’ai accepté sa version : sa blessure remontait à deux semaines et ne le faisait plus souffrir. Par conséquent, il pouvait se joindre à nous.
Le reste du groupe, même s’il y avait encore beaucoup de travail à accomplir, appréciait fort ce répit bienvenu. L’arrivée d’un grand nombre de lettres et de journaux nous a procuré, à Tilman et moi-même, une saine distraction. Ce, hormis la nouvelle du désastre de l’expédition allemande au Nanga Parbat, début juillet, qui nous a profondément attristés. Quatre Européens avaient péri ensemble, avec six Sherpas, dont quatre se trouvaient à l’Everest en notre compagnie en 1933. Il nous a semblé préférable de ne pas partager cette nouvelle avec nos trois Sherpas. Ce fut un moment fort désagréable, quand, six semaines plus tard, nous les en avons informés, tant il est vrai qu’il est difficile de trouver, ailleurs que dans l’Himalaya, une amitié plus chaleureuse que celle dont sont capables ces Sherpas. »
Le sanctuaire caché (p. 66-68)
Le sanctuaire caché (p. 156-158)
Extrait court
« Le 27 août, les préparatifs pour notre seconde aventure dans le sanctuaire de la Nanda Devi ont commencé à prendre forme. La chance nous avait souri, et grâce à l’expérience de tous ceux nous ayant précédés, le succès rencontré lors de la première exploration était allé au-delà de nos espoirs les plus fous. Bien que la topographie de la chaîne Badrinath/Kedarnath fût passionnante à établir, l’exploration complète du bassin de la Nanda Devi restait à terminer.
Maintenant que la mousson s’était quelque peu calmée, il n’y avait pas de temps à perdre. Ang Tharkay reçut donc pour instruction de recruter 15 hommes originaires de la vallée de Mana et de revenir au plus vite avec eux. Pendant ce laps de temps, il nous fallait établir les listes de nourriture, faire les achats et tout emballer pour notre dernière exploration.
Le pied de Pasang, loin d’être guéri, me faisait douter de sa capacité à pouvoir nous suivre. Mais le simple fait d’évoquer l’idée qu’il pourrait ne pas venir l’a mis dans un tel état que je n’ai pas eu le courage d’insister. Par faiblesse, j’ai accepté sa version : sa blessure remontait à deux semaines et ne le faisait plus souffrir. Par conséquent, il pouvait se joindre à nous.
Le reste du groupe, même s’il y avait encore beaucoup de travail à accomplir, appréciait fort ce répit bienvenu. L’arrivée d’un grand nombre de lettres et de journaux nous a procuré, à Tilman et moi-même, une saine distraction. Ce, hormis la nouvelle du désastre de l’expédition allemande au Nanga Parbat, début juillet, qui nous a profondément attristés. Quatre Européens avaient péri ensemble, avec six Sherpas, dont quatre se trouvaient à l’Everest en notre compagnie en 1933. Il nous a semblé préférable de ne pas partager cette nouvelle avec nos trois Sherpas. Ce fut un moment fort désagréable, quand, six semaines plus tard, nous les en avons informés, tant il est vrai qu’il est difficile de trouver, ailleurs que dans l’Himalaya, une amitié plus chaleureuse que celle dont sont capables ces Sherpas. »
(p. 275-276)
Le sanctuaire caché (p. 66-68)
Le sanctuaire caché (p. 156-158)
Extrait court