
Dormir seule au creux des bois – Canaux :
« À Canaux encore, non loin de la plaine de la Selle, on trouve des bancs comme sortis de l’arbre qui les soutient. On découvre au plus profond des forêts des ex-voto, des bouquets de fleurs et des sépultures secrètes. On voit des petits mots écrits sur des pierres, des papiers dans le creux d’une écorce, sans que l’on sache s’ils sont laissés pour être lus et par qui. Il faut aller plus loin. Pourtant, j’ai peur de dormir seule, dehors. Souvent, je suis rentrée la nuit. J’ai dévalé le sentier depuis le plateau de Calern jusqu’à Cipières à la lumière finissante d’une lampe frontale. Je m’étais perdue dans la pénombre, découvrant pour la première fois cet endroit truffé d’énormes monticules blancs sans comprendre alors qu’il s’agissait d’observatoires. Une nuit, loin de là, je m’étais déjà égarée après avoir longuement tourné en rond. Je m’apprêtais à dormir dans un fossé avec la peur au ventre quand j’entendis au loin la cloche d’une église et me remis en route. Un autre soir sous les étoiles, je tâtais le sol avec mes pieds pour ne pas perdre la piste quand je sentis la présence d’un animal. L’accoutumance à l’obscurité me fit discerner un renard me faisant face et me scrutant. »
Le destin – plateau de Cavillore (Gourdon) (p. 99-101)
Avril – Sérannon (p. 161-162)
Les baous – la Cagne, col de Vence, le Plan des Noves, Vence (p. 196-198)
« À Canaux encore, non loin de la plaine de la Selle, on trouve des bancs comme sortis de l’arbre qui les soutient. On découvre au plus profond des forêts des ex-voto, des bouquets de fleurs et des sépultures secrètes. On voit des petits mots écrits sur des pierres, des papiers dans le creux d’une écorce, sans que l’on sache s’ils sont laissés pour être lus et par qui. Il faut aller plus loin. Pourtant, j’ai peur de dormir seule, dehors. Souvent, je suis rentrée la nuit. J’ai dévalé le sentier depuis le plateau de Calern jusqu’à Cipières à la lumière finissante d’une lampe frontale. Je m’étais perdue dans la pénombre, découvrant pour la première fois cet endroit truffé d’énormes monticules blancs sans comprendre alors qu’il s’agissait d’observatoires. Une nuit, loin de là, je m’étais déjà égarée après avoir longuement tourné en rond. Je m’apprêtais à dormir dans un fossé avec la peur au ventre quand j’entendis au loin la cloche d’une église et me remis en route. Un autre soir sous les étoiles, je tâtais le sol avec mes pieds pour ne pas perdre la piste quand je sentis la présence d’un animal. L’accoutumance à l’obscurité me fit discerner un renard me faisant face et me scrutant. »
(p. 21)
Le destin – plateau de Cavillore (Gourdon) (p. 99-101)
Avril – Sérannon (p. 161-162)
Les baous – la Cagne, col de Vence, le Plan des Noves, Vence (p. 196-198)