Al-Bîrunî – Le Livre de l’Inde :
« Rien ne vaut, dit-on, le témoignage oculaire [‘iyân], c’est-à-dire la perception [idrâk] de l’œil qui regarde l’objet de son observation, et cela au moment et à l’endroit mêmes où se produit un événement. Au contraire, la tradition orale présente de graves inconvénients – sans quoi elle serait préférable au témoignage oculaire. En effet, celui-ci est limité dans le temps, alors que la tradition orale embrasse le présent, le passé et le futur, autrement dit ce qui existe actuellement et ce qui n’existe plus – ou pas encore. Quant à l’écriture, elle fait partie de la tradition orale. Elle peut être même ce qu’il y a de mieux : sans elle, que saurions-nous de l’histoire des nations, si nous n’avions pas les traces immortelles laissées par la plume ?
[?] C’est pour cela que j’ai rédigé ce Livre de l’Inde, sans calomnier des gens qui ont des croyances contraires aux nôtres, et sans oublier de citer leurs propres paroles. Si ce qu’ils croient être leur vérité diffère de la nôtre, si même elle paraît abominable pour les musulmans, eh bien ! je dirai seulement : ‘C’est là ce que croient les hindous et telle est leur façon de voir !’
Ce Livre de l’Inde n’est pas un traité de polémique ou de dialectique. Je ne vais pas relever les arguments de nos adversaires religieux pour le plaisir de les détruire, parce que je crois qu’ils s’écartent de la Vérité. Non pas ! Ce livre-ci est un simple récit [hikâya], où je mets sous les yeux du lecteur les idées des hindous, exprimées dans leurs propres termes. [?] »
Strabon – Géographie (p. 66-67)
Marco Polo – Le Devisement du monde ou Livre des merveilles (p. 318-321)
François Bernier – Un libertin dans l’Inde moghole (p. 495-499)
« Rien ne vaut, dit-on, le témoignage oculaire [‘iyân], c’est-à-dire la perception [idrâk] de l’œil qui regarde l’objet de son observation, et cela au moment et à l’endroit mêmes où se produit un événement. Au contraire, la tradition orale présente de graves inconvénients – sans quoi elle serait préférable au témoignage oculaire. En effet, celui-ci est limité dans le temps, alors que la tradition orale embrasse le présent, le passé et le futur, autrement dit ce qui existe actuellement et ce qui n’existe plus – ou pas encore. Quant à l’écriture, elle fait partie de la tradition orale. Elle peut être même ce qu’il y a de mieux : sans elle, que saurions-nous de l’histoire des nations, si nous n’avions pas les traces immortelles laissées par la plume ?
[?] C’est pour cela que j’ai rédigé ce Livre de l’Inde, sans calomnier des gens qui ont des croyances contraires aux nôtres, et sans oublier de citer leurs propres paroles. Si ce qu’ils croient être leur vérité diffère de la nôtre, si même elle paraît abominable pour les musulmans, eh bien ! je dirai seulement : ‘C’est là ce que croient les hindous et telle est leur façon de voir !’
Ce Livre de l’Inde n’est pas un traité de polémique ou de dialectique. Je ne vais pas relever les arguments de nos adversaires religieux pour le plaisir de les détruire, parce que je crois qu’ils s’écartent de la Vérité. Non pas ! Ce livre-ci est un simple récit [hikâya], où je mets sous les yeux du lecteur les idées des hindous, exprimées dans leurs propres termes. [?] »
(p. 252-254)
Strabon – Géographie (p. 66-67)
Marco Polo – Le Devisement du monde ou Livre des merveilles (p. 318-321)
François Bernier – Un libertin dans l’Inde moghole (p. 495-499)