Collection « Sillages »

  • Namaste
  • La 2CV vagabonde
  • Ísland
  • Habiter l’Antarctique
  • Cavalières
  • Damien autour du monde
  • À l’ombre de l’Ararat
  • Moi, Naraa, femme de Mongolie
  • Carpates
  • Âme du Gange (L’)
  • Pèlerin de Shikoku (Le)
  • Ivre de steppes
  • Tu seras un homme
  • Arctic Dream
  • Road Angels
  • L’ours est mon maître
  • Sous les yourtes de Mongolie
  • Cavalier des steppes
  • Odyssée amérindienne (L’)
  • Routes de la foi (Les)
  • Aborigènes
  • Diagonale eurasienne
  • Brasil
  • Route du thé (La)
  • Dans les pas de l’Ours
  • Kamtchatka
  • Coureur des bois
  • Aux quatre vents de la Patagonie
  • Siberia
  • Sur la route again
  • À l’écoute de l’Inde
  • Seule sur le Transsibérien
  • Rivages de l’Est
  • Solitudes australes
  • Espíritu Pampa
  • À l’auberge de l’Orient
  • Sans escale
  • Au pays des hommes-fleurs
  • Voyage au bout de la soif
  • Errance amérindienne
  • Sibériennes
  • Unghalak
  • Nomade du Grand Nord
  • Sous l’aile du Grand Corbeau
  • Au cœur de l’Inde
  • Pèlerin d’Orient
  • Pèlerin d’Occident
  • Souffleur de bambou (Le)
  • Au vent des Kerguelen
  • Volta (La)
  • Par les sentiers de la soie
  • Atalaya
  • Voie des glaces (La)
  • Grand Hiver (Le)
  • Maelström
  • Au gré du Yukon
Couverture
L’appel de la Sibérie :

« Le train démarre tout doucement, comme s’il voulait préserver notre intimité. Nous ne remarquons d’ailleurs pas son mouvement, discret et gracieux ; déjà, nous jacassons sur nos vies respectives, comme deux poules dans un panier. Valia habite Touroukhansk, dans le Grand Nord, au bord du fleuve Ienisseï, huit mille habitants et une température agréable de -50 °C l’hiver. Presque tout le monde y pratique la pêche ou la chasse dans la forêt pour subvenir à ses besoins. Elle travaille en qualité de responsable financier dans une entreprise pétrolière et s’est remise aux études à 40 ans. Elle vient de faire quatre heures d’avion – malgré la peur – et quinze heures de train afin de suivre une formation de gestion à Novossibirsk. Le courage incarné.
Par la fenêtre, parmi les sapins, les cèdres et les bouleaux, des fleurs jamais vues ! Elles sont rondes et d’un orange éclatant, comme de petites mandarines. On a envie de les croquer. Ce sont des jarki (“chauds” en russe). Elles n’existent qu’en Sibérie. Semblables à des renoncules, elles sont chatoyantes. Émerveillées, nous poursuivons notre discussion en entamant les provisions fournies par Nina dans un sachet rose : du jambon sous Cellophane des pays baltes, du fromage, une soupe en poudre Rassolnik, un jus d’orange Da ! et des petits-beurre made in Kazakhstan.
Vers 21 heures 30, nous marquons un arrêt à Taïga, coquette gare verte et blanche, récemment restaurée. Une jeune femme corpulente nous rejoint, accompagnée d’une fillette. Elle a les bras solides, les mains pâles, épaisses, avec des ongles larges légèrement noircis. Une paysanne. Ses cheveux noirs, attachés dans un chignon bas, brillent comme ses yeux ronds. Elle s’appelle Oksana. Je lui souris. Elle est effrayée. Je lui propose du chocolat.
Niet, spassiba.
— Des petits-beurre ?
— Niet, spassiba?
J’emploie alors les grands moyens. Je sors la carte du monde ! Nous passons ainsi des heures à contempler la Terre, à évoquer les pays, les mers et les océans. J’explique d’où je viens, où je vais? Macha, sa fille de 8 ans, la tête couverte de tresses, me pose une question troublante : “Y a-t-il des dauphins à Paris ? Y a-t-il des palmiers ?” »
(p. 80-81)

Prélude à l’aventure (p. 12-15)
Du Baïkal à Vladivostok (p. 168-169)
Épilogue (p. 259-261)
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