Ivre de steppes, Un hiver en Mongolie
Marc Alaux
Les montagnes de l’ouest de la Mongolie abritent les campements de yourtes des éleveurs nomades. Dans celui d’une famille modeste, Marc Alaux s’est retiré le temps d’un hiver pour s’initier au métier de berger puis, nez au vent, se nourrir de silence et d’espace. Chez Gotov et Oyunchimeg, membres de l’ethnie bayad, il a retrouvé l’ambiance des foyers mongols, qu’il fréquente et étudie depuis deux décennies. À force de travail partagé, il a su se faire accepter, devenir leur frère français et même gagner la confiance du voisinage.
Le temps s’étire calmement sur la ligne pure de la steppe enneigée, mais le froid autant que les loups accablent les troupeaux, qui meurent en nombre au fond des vallons encombrés de poudreuse. Et la vie dans cette nature libre impose de renouer avec les tâches manuelles (corvée d’eau et de combustible, nettoyage de l’étable et curage de la bergerie, nourrissage des bovins, surveillance du troupeau de brebis et de chèvres?), qui disent ce qu’on vaut réellement. Au face-à-face avec soi-même dans la solitude glaciale s’opposent heureusement l’intimité fraternelle de l’hivernage ainsi que les visites, les chants, les rituels et les festivités du Nouvel An.
Écho d’une existence à l’inverse de la demi-mesure, ce récit vibre de l’expérience accomplie et rappelle que seule la passion guide l’homme dans l’immensité.