Septembre :
« Il est des lieux où l’on arrive comme dans un songe retrouvé. Non pas un rêve illuminé ou un eldorado de verts cocotiers mais un décor, un vrai, même triste à mourir, même sombre et inhospitalier. Un cadre de retraite ou d’errance que l’on avait secrètement attendu, et qui se révèle conforme à l’estampe mentale que l’esprit avait tissée en secret. La cabane était l’un de ces lieux. J’abordai un monde neuf. Conduit par la nécessité d’une renaissance, j’allais délaisser un temps le voisinage des vivants, espérant voler à l’île un reste d’authenticité. Ce n’était plus le simple amour du grand air qui me guidait, mais le désir d’une profonde immersion dans un endroit où retrouver la vie simple goûtée sur le bord des chemins. J’étais pareil à tant d’autres anonymes qui, avant moi, sans laisser de traces, s’étaient mis en éclipse.
Mon avenir m’attendait au pied d’un de ces versants verdoyants, à deux pas du tepual – forêt humide plus infranchissable que herses de barbelés – qui s’étend sur des kilomètres jusqu’aux confins de l’île. Et cet avenir pouvait demeurer aussi vaste qu’un horizon en pleine mer. »
Octobre (p. 38-40)
Décembre (p. 110-111)
Janvier (p. 122-124)
« Il est des lieux où l’on arrive comme dans un songe retrouvé. Non pas un rêve illuminé ou un eldorado de verts cocotiers mais un décor, un vrai, même triste à mourir, même sombre et inhospitalier. Un cadre de retraite ou d’errance que l’on avait secrètement attendu, et qui se révèle conforme à l’estampe mentale que l’esprit avait tissée en secret. La cabane était l’un de ces lieux. J’abordai un monde neuf. Conduit par la nécessité d’une renaissance, j’allais délaisser un temps le voisinage des vivants, espérant voler à l’île un reste d’authenticité. Ce n’était plus le simple amour du grand air qui me guidait, mais le désir d’une profonde immersion dans un endroit où retrouver la vie simple goûtée sur le bord des chemins. J’étais pareil à tant d’autres anonymes qui, avant moi, sans laisser de traces, s’étaient mis en éclipse.
Mon avenir m’attendait au pied d’un de ces versants verdoyants, à deux pas du tepual – forêt humide plus infranchissable que herses de barbelés – qui s’étend sur des kilomètres jusqu’aux confins de l’île. Et cet avenir pouvait demeurer aussi vaste qu’un horizon en pleine mer. »
(p. 13)
Octobre (p. 38-40)
Décembre (p. 110-111)
Janvier (p. 122-124)