
La route des Jésuites :
« La Pincoya quitta le port sous un ciel de nuages peignés. Depuis le pont supérieur, je regardai Chiloé rapetisser.
La chaîne des Andes s’étirait en une longue palissade. Ses éperons brossaient la croupe des nuages. Sur les versants impassibles, des colliers de neige coulaient comme la mousse sur un menton qu’on va raser. En toile de fond, majestueux et intouchables, paradaient les cônes des volcans. Cette vue donnait envie de pénétrer le cœur des montagnes pour ressortir de l’autre côté. Complices de ce paysage, les embruns déposaient sur mes lèvres la salivation de l’inconnu à venir. Je reconnaissais cette mouillure indicible, ce miel à frisson. C’était bien lui, l’arôme inégalable que seul dégage l’imprévu. »
L’heure des bibliothèques (p. 54-56)
Chiloé (p. 85-87)
Le Sud à petite vapeur (p. 153-156)
« La Pincoya quitta le port sous un ciel de nuages peignés. Depuis le pont supérieur, je regardai Chiloé rapetisser.
La chaîne des Andes s’étirait en une longue palissade. Ses éperons brossaient la croupe des nuages. Sur les versants impassibles, des colliers de neige coulaient comme la mousse sur un menton qu’on va raser. En toile de fond, majestueux et intouchables, paradaient les cônes des volcans. Cette vue donnait envie de pénétrer le cœur des montagnes pour ressortir de l’autre côté. Complices de ce paysage, les embruns déposaient sur mes lèvres la salivation de l’inconnu à venir. Je reconnaissais cette mouillure indicible, ce miel à frisson. C’était bien lui, l’arôme inégalable que seul dégage l’imprévu. »
(p. 115)
L’heure des bibliothèques (p. 54-56)
Chiloé (p. 85-87)
Le Sud à petite vapeur (p. 153-156)