La plaza de armas :
« Cajabamba, Huamachuco, Sihuas, Conchucos, Huanta, il faut arpenter les villes coloniales méconnues situées le long du Qhapaq ‘an andin, au Pérou. Se poster sur leurs places centrales pour y regarder la vie alentour. Elles paraissent envahies par les sommets qui les assaillent. Les chemins s’éparpillent sous nos yeux vers les campagnes enclavées. Ne vous méprenez pas. Ils ne s’en vont pas. J’ai trop longtemps cru à ce mirage, à l’échappée belle. C’est tout le contraire : ils débarquent. Chaque tronçon du réseau des anciennes routes précolombiennes ne fait qu’aller de plaza de armas en plaza de armas. Le reste n’est constitué que de territoires bannis, aphones, à l’écart des grands mouvements de solidarité de cette partie du globe. En un mot, délaissés. De chacune de ces esplanades qui ponctuent le Qhapaq ‘an, je fais avec avidité une halte. Parce qu’elles ont été édifiées pour cela, pour que chacun sache qu’il est possible d’y donner rendez-vous au monde qui s’agite sous nos yeux ébahis, tout comme il est parfois possible, un soir de grève ou de semaine sainte, qu’il vienne lui-même frapper à votre porte. »
San Pedro de Pari (p. 30-32)
La cité perdue (p. 109-112)
Radio Quillabamba (p. 225-227)
« Cajabamba, Huamachuco, Sihuas, Conchucos, Huanta, il faut arpenter les villes coloniales méconnues situées le long du Qhapaq ‘an andin, au Pérou. Se poster sur leurs places centrales pour y regarder la vie alentour. Elles paraissent envahies par les sommets qui les assaillent. Les chemins s’éparpillent sous nos yeux vers les campagnes enclavées. Ne vous méprenez pas. Ils ne s’en vont pas. J’ai trop longtemps cru à ce mirage, à l’échappée belle. C’est tout le contraire : ils débarquent. Chaque tronçon du réseau des anciennes routes précolombiennes ne fait qu’aller de plaza de armas en plaza de armas. Le reste n’est constitué que de territoires bannis, aphones, à l’écart des grands mouvements de solidarité de cette partie du globe. En un mot, délaissés. De chacune de ces esplanades qui ponctuent le Qhapaq ‘an, je fais avec avidité une halte. Parce qu’elles ont été édifiées pour cela, pour que chacun sache qu’il est possible d’y donner rendez-vous au monde qui s’agite sous nos yeux ébahis, tout comme il est parfois possible, un soir de grève ou de semaine sainte, qu’il vienne lui-même frapper à votre porte. »
(p. 69)
San Pedro de Pari (p. 30-32)
La cité perdue (p. 109-112)
Radio Quillabamba (p. 225-227)