
Des doigts trop courts :
« “Oui, pour toi qui as grandi sans mère, la vie ne sera pas pareille que pour les autres. Ta mère n’était pas là pour t’enseigner ce qu’une fille doit savoir, tu ne sais pas coudre un deel, tu ne sais même pas piquer une aiguille à travers le tissu, tu ne sais rien des tâches d’une campagnarde? Mais je voulais que tu t’en sortes quand même et que tu développes une force mentale, je voulais que tu suives des études pour réussir et vivre mieux. Alors, il m’a fallu t’en donner la capacité, il m’a fallu te guider. Le jour où tu n’as pas voulu enlever tes chaussures parce que ton frère était allé chercher de l’eau en plein hiver, j’ai perçu ta manière de te battre. C’était ta façon de me dire : ‘Ce que vous faites n’est pas bon, papa.’ Je t’ai écoutée. Depuis ce jour, je t’accepte autrement et souhaite que tu deviennes quelqu’un. Très tôt, je t’ai donné la clé du coffre où nous gardons notre argent. Crois-tu que j’ai agi ainsi parce que j’étais incapable de le faire moi-même ? Et pourquoi crois-tu que je n’ai pas donné la clé à Halzaa alors que tu n’avais que 11 ans et lui 13 ? J’ai fait ce choix pour toi. Ainsi, je t’ai accordé une indépendance que même ta mère n’a pas eue. Depuis longtemps, j’ai donc une profonde confiance en toi. Alors, te suicider, d’où te vient cette idée, cette faiblesse ? Tu oublies que tu n’es pas seule au monde. Tu portes en toi l’amour de ton père et de tes frères, tu n’es pas une pierre jetée dans la rue.” »
Le commissaire de la propreté (p. 67-68)
Les mois d’égarement (p. 196-197)
Ma vie à l’écran (p. 268-270)
« “Oui, pour toi qui as grandi sans mère, la vie ne sera pas pareille que pour les autres. Ta mère n’était pas là pour t’enseigner ce qu’une fille doit savoir, tu ne sais pas coudre un deel, tu ne sais même pas piquer une aiguille à travers le tissu, tu ne sais rien des tâches d’une campagnarde? Mais je voulais que tu t’en sortes quand même et que tu développes une force mentale, je voulais que tu suives des études pour réussir et vivre mieux. Alors, il m’a fallu t’en donner la capacité, il m’a fallu te guider. Le jour où tu n’as pas voulu enlever tes chaussures parce que ton frère était allé chercher de l’eau en plein hiver, j’ai perçu ta manière de te battre. C’était ta façon de me dire : ‘Ce que vous faites n’est pas bon, papa.’ Je t’ai écoutée. Depuis ce jour, je t’accepte autrement et souhaite que tu deviennes quelqu’un. Très tôt, je t’ai donné la clé du coffre où nous gardons notre argent. Crois-tu que j’ai agi ainsi parce que j’étais incapable de le faire moi-même ? Et pourquoi crois-tu que je n’ai pas donné la clé à Halzaa alors que tu n’avais que 11 ans et lui 13 ? J’ai fait ce choix pour toi. Ainsi, je t’ai accordé une indépendance que même ta mère n’a pas eue. Depuis longtemps, j’ai donc une profonde confiance en toi. Alors, te suicider, d’où te vient cette idée, cette faiblesse ? Tu oublies que tu n’es pas seule au monde. Tu portes en toi l’amour de ton père et de tes frères, tu n’es pas une pierre jetée dans la rue.” »
(p. 156-157)
Le commissaire de la propreté (p. 67-68)
Les mois d’égarement (p. 196-197)
Ma vie à l’écran (p. 268-270)