Le long voyage :
« Larguer les amarres pour un voyage maritime. Le plus long de tous. Passer de la vie d’escale au recueillement qu’est l’aventure en mer. Ce n’est pas la première fois que je réponds à l’appel du large, et sans doute pas la dernière. Mais pourquoi donc faut-il toujours partir ? Partir pour le Nord, pour le Sud, pour les îles Subantarctiques? Combien de fois encore devrais-je appareiller pour ailleurs ? Ou pour nulle part. Car d’une manière absurde, le départ d’aujourd’hui est dépourvu de destination : il n’a pour but ni une île rêvée, ni un pays à découvrir. Encore moins la réalisation d’un exploit ou d’une première. Son seul objectif est de vivre de long mois en mer, dans la contemplation du grand large. Le voyage de l’absurde ? J’en ai pourtant tellement rêvé de ce périple autour du monde, de cette quête sublime que seuls les mois de solitude en mer peuvent offrir ! Elle s’est tant fait attendre, cette démarche ascétique ! Que vais-je trouver au tréfonds des houles, dans les replis d’une vie menée au tempo de la respiration océane ?
Ma plus longue traversée en solitaire a duré sept semaines, et ma plus longue période d’isolement total six mois. Le cap Horn, je l’ai déjà franchi. Que chercher d’autre ? Ce nouveau voyage s’inscrit dans la durée et la solitude absolue. Ce seront là le ciment de l’aventure. Qu’attendre d’un tel défi ? Accomplir ce vieux rêve, c’est aller au-devant d’une immense déception si le voyage n’est pas vécu pleinement. C’est aussi risquer des bouleversements aux retentissements imprévisibles. Qui serai-je une fois arrivé de l’autre côté des océans ? Saurai-je vivre l’aventure pour elle-même, sans me laisser distraire par les contraintes quotidiennes ? Je veux revenir différent, changé. »
Robinson de Trindade ? (p. 58-59)
Avec les pétrels (p. 88-90)
Coup de vent nocturne (p. 135-137)
« Larguer les amarres pour un voyage maritime. Le plus long de tous. Passer de la vie d’escale au recueillement qu’est l’aventure en mer. Ce n’est pas la première fois que je réponds à l’appel du large, et sans doute pas la dernière. Mais pourquoi donc faut-il toujours partir ? Partir pour le Nord, pour le Sud, pour les îles Subantarctiques? Combien de fois encore devrais-je appareiller pour ailleurs ? Ou pour nulle part. Car d’une manière absurde, le départ d’aujourd’hui est dépourvu de destination : il n’a pour but ni une île rêvée, ni un pays à découvrir. Encore moins la réalisation d’un exploit ou d’une première. Son seul objectif est de vivre de long mois en mer, dans la contemplation du grand large. Le voyage de l’absurde ? J’en ai pourtant tellement rêvé de ce périple autour du monde, de cette quête sublime que seuls les mois de solitude en mer peuvent offrir ! Elle s’est tant fait attendre, cette démarche ascétique ! Que vais-je trouver au tréfonds des houles, dans les replis d’une vie menée au tempo de la respiration océane ?
Ma plus longue traversée en solitaire a duré sept semaines, et ma plus longue période d’isolement total six mois. Le cap Horn, je l’ai déjà franchi. Que chercher d’autre ? Ce nouveau voyage s’inscrit dans la durée et la solitude absolue. Ce seront là le ciment de l’aventure. Qu’attendre d’un tel défi ? Accomplir ce vieux rêve, c’est aller au-devant d’une immense déception si le voyage n’est pas vécu pleinement. C’est aussi risquer des bouleversements aux retentissements imprévisibles. Qui serai-je une fois arrivé de l’autre côté des océans ? Saurai-je vivre l’aventure pour elle-même, sans me laisser distraire par les contraintes quotidiennes ? Je veux revenir différent, changé. »
(p. 23)
Robinson de Trindade ? (p. 58-59)
Avec les pétrels (p. 88-90)
Coup de vent nocturne (p. 135-137)