Collection « Visions »

« Ici se livre un homme qui manifesta d?s l?enfance son go?t pour les sciences de la nature, h?rit? d?un de ses professeurs de coll?ge. En 1967, au moment de l?obligation militaire, Fran?ois Soleilhavoup choisit d??tre coop?rant. C?est ainsi qu?il d?couvre Laghouat, en Alg?rie. Cette oasis situ?e au pied de l?Atlas est aussi la grand-porte du Sahara. L?, notre jeune expatri? volontaire conna?t la joie d?enseigner ainsi que l?extraordinaire libert? du g?ologue-naturaliste nomade. Son enthousiasme pour la g?ologie, Fran?ois Soleilhavoup le tient d?un autre de ses ma?tres, professeur ? la Sorbonne, Andr? de Cayeux. D?s 1970, il entretient avec lui une abondante correspondance et b?n?ficie des conseils de Th?odore Monod. En vue de sa th?se de g?omorphologie, il foule sans rel?che les regs, les versants et la steppe de l?Atlas saharien.
En 1974, c?est la mont?e vers le plateau du Tassili-n-Ajjer, cet immense mus?e ? ciel ouvert qui avait fascin? son enfance et dont il avait ?tudi? les relev?s dans les ouvrages d?Henri Lhote. Dans le d?cor ruiniforme des ?villes tassiliennes?, S?far, Jabbaren ou Ta-n-Zouma?tak n?ont plus de secret pour lui. Au bout de quatorze ann?es d?enseignement et d?amiti? pour le peuple alg?rien, entrecoup?es d?une fr?quentation assidue des sites rupestres, vient l?heure du retour en r?gion parisienne, dans le coll?ge et la cit?. L?histoire aurait pu en rester l?, mais la soif de d?sert est inextinguible.
D?s 1981 et ? plusieurs reprises, Fran?ois Soleilhavoup et son ?pouse France chargent leur vieille Peugeot et, avec leurs deux enfants, retournent dans le Sahara. ?tudes, relev?s, r?flexions, publications, congr?s se succ?dent. Un article de 1984 dans la revue Arch?ologia, l?un des quelque cent trente qu?il a publi?s ? ce jour, le fait entrer en contact avec Yves Thi?baut et son groupe amical, Raids & M?har?es, d?astrophotographes ?pris des nuits constell?es du d?sert. Ensemble, avec les Touaregs de Tamanrasset, ils cherchent d?sormais d?autres sites, d?couvrent et ?tudient la cavit? Akar-Akar de 1985 ? 1988, explorent la vaste couronne des tassilis autour du Hoggar, jusqu?en Libye.
Ce livre porte t?moignage d?une qu?te insatiable de m?moire et de savoir, d?une recherche fondamentale r?ellement d?sint?ress?e. Il atteste qu?on peut ? la fois ?tre dans le monde du coll?ge de banlieue et dans l??me des ?nigmatiques personnages rupestres ? t?tes rondes. Qu?on peut concilier l?action p?dagogique quotidienne aupr?s des jeunes et une r?flexion sur la pens?e imm?moriale, sur ces anc?tres qui s?adressent ? nous et nous touchent, hors du langage, par leur art pari?tal. Nul doute qu?? son tour, Fran?ois Soleilhavoup contribuera par cet ouvrage ? susciter de nouvelles vocations de chercheur du d?sert. »