Au pied du phare :
« Tellement fortes, il y a des émotions qui ne s’oublient pas. C’était un soir de mai à Ouessant. Attirée irrésistiblement sur le sentier côtier au-dessus du port de Lampaul par les senteurs mêlées de miel et de vanille des ajoncs en fleur, je m’étais laissé guider vers l’ouest par les trois éclats rouges du phare de la Jument, par le scintillement de celui de Nividic à la pointe de Pern et les huit faisceaux puissants émis par les deux lanternes superposées du Créac’h. Ils balayaient de leur lumière non seulement la mer immense et tumultueuse, mais aussi la lande sombre alentour. À leurs passages se découpaient, fantomatiques, roches, moulins et chapelles, clochers, phares, moutons et maisons ouessantines. La corne de brume mugissait. La nuit peu à peu s’installait.
Je me suis endormie au pied de l’impressionnant phare du Créac’h, laissant ses éclats illuminer l’inconscient et le rêve envahir le silence. Pur instant de bonheur et d’accomplissement. Puis la pluie est venue. Elle m’a sortie de mon enivrante torpeur. Le phare, mon guide, mon amer, mon ami de toujours en navigation, devenait en un instant objet insatiable de curiosité, soif inextinguible de connaissance. À tel point qu’il m’est devenu indispensable, que j’ai à plusieurs reprises résidé durablement et écrit dans un phare aux Shetland puis dans un autre en Bretagne, et qu’il me paraît inconcevable d’exister jour après jour sans sa présence matérielle et visuelle. Phare des Grands Cardinaux lorsque j’avais choisi de vivre à Locmaria en Belle-ÃŽle, de Pen-Men depuis Le Pouldu où je posai mon sac, de la Fenêtre à Cancale, mon nouveau port d’attache, ancré sur un rocher battu par les tempêtes au large d’Hœdic ou maison-phare à la pointe de Groix, chacun a une histoire, son histoire, qui interpelle et nous éclaire. »
Feu et lumière (p. 20-22)
Le Grand Phare (p. 34-36)
Palmarès (p. 84-87)
« Tellement fortes, il y a des émotions qui ne s’oublient pas. C’était un soir de mai à Ouessant. Attirée irrésistiblement sur le sentier côtier au-dessus du port de Lampaul par les senteurs mêlées de miel et de vanille des ajoncs en fleur, je m’étais laissé guider vers l’ouest par les trois éclats rouges du phare de la Jument, par le scintillement de celui de Nividic à la pointe de Pern et les huit faisceaux puissants émis par les deux lanternes superposées du Créac’h. Ils balayaient de leur lumière non seulement la mer immense et tumultueuse, mais aussi la lande sombre alentour. À leurs passages se découpaient, fantomatiques, roches, moulins et chapelles, clochers, phares, moutons et maisons ouessantines. La corne de brume mugissait. La nuit peu à peu s’installait.
Je me suis endormie au pied de l’impressionnant phare du Créac’h, laissant ses éclats illuminer l’inconscient et le rêve envahir le silence. Pur instant de bonheur et d’accomplissement. Puis la pluie est venue. Elle m’a sortie de mon enivrante torpeur. Le phare, mon guide, mon amer, mon ami de toujours en navigation, devenait en un instant objet insatiable de curiosité, soif inextinguible de connaissance. À tel point qu’il m’est devenu indispensable, que j’ai à plusieurs reprises résidé durablement et écrit dans un phare aux Shetland puis dans un autre en Bretagne, et qu’il me paraît inconcevable d’exister jour après jour sans sa présence matérielle et visuelle. Phare des Grands Cardinaux lorsque j’avais choisi de vivre à Locmaria en Belle-ÃŽle, de Pen-Men depuis Le Pouldu où je posai mon sac, de la Fenêtre à Cancale, mon nouveau port d’attache, ancré sur un rocher battu par les tempêtes au large d’Hœdic ou maison-phare à la pointe de Groix, chacun a une histoire, son histoire, qui interpelle et nous éclaire. »
(p. 11-12)
Feu et lumière (p. 20-22)
Le Grand Phare (p. 34-36)
Palmarès (p. 84-87)