Représentations enfantines :
« D’ordinaire, l’imaginaire du Moyen Âge se résume à peu de chose : des châteaux forts toujours et partout, des seigneurs “sur leur fier destrier” ne pensant qu’à défoncer le crâne de leur prochain, des paysans misérables et édentés, de “joyeux” troubadours un peu soixante-huitards et un rien New Age, sans oublier les moines fanatiques tramant d’obscures conspirations à l’ombre des monastères, histoire de se délasser en attendant la peste et la famine?
Dans mes jeunes années, parmi les raisons insondables qui m’ont conduit à épouser cette époque, il y avait certainement des images projetées sur une période que je ne connaissais pas – et qu’elle me fût inconnue était sans doute pour beaucoup dans mon désir de m’y aventurer. La terreur qu’enfant j’éprouvais pour ce temps que j’imaginais habité de gibets et de fléaux s’était transmuée en un étrange attrait où l’inquiétante appréhension et le goût d’entrer dans ce que l’on redoute avaient leur part. Ces images étaient sans doute légèrement marquées par le romantisme : il y avait bien là un peu de brumes percées par un drakkar, un peu de ces vastes étendues boisées où des hameaux perdus devaient abriter des hommes aussi isolés qu’un Robinson délaissé au milieu du temps? Je me souviens de l’extraordinaire impression que fit sur moi le métaphysique et onirique Septième Sceau d’Ingmar Bergman. »
Des codex talismaniques (p. 11-14)
Dans l’antre sacré (p. 49-52)
L’avenir de la recherche (p. 82-86)
« D’ordinaire, l’imaginaire du Moyen Âge se résume à peu de chose : des châteaux forts toujours et partout, des seigneurs “sur leur fier destrier” ne pensant qu’à défoncer le crâne de leur prochain, des paysans misérables et édentés, de “joyeux” troubadours un peu soixante-huitards et un rien New Age, sans oublier les moines fanatiques tramant d’obscures conspirations à l’ombre des monastères, histoire de se délasser en attendant la peste et la famine?
Dans mes jeunes années, parmi les raisons insondables qui m’ont conduit à épouser cette époque, il y avait certainement des images projetées sur une période que je ne connaissais pas – et qu’elle me fût inconnue était sans doute pour beaucoup dans mon désir de m’y aventurer. La terreur qu’enfant j’éprouvais pour ce temps que j’imaginais habité de gibets et de fléaux s’était transmuée en un étrange attrait où l’inquiétante appréhension et le goût d’entrer dans ce que l’on redoute avaient leur part. Ces images étaient sans doute légèrement marquées par le romantisme : il y avait bien là un peu de brumes percées par un drakkar, un peu de ces vastes étendues boisées où des hameaux perdus devaient abriter des hommes aussi isolés qu’un Robinson délaissé au milieu du temps? Je me souviens de l’extraordinaire impression que fit sur moi le métaphysique et onirique Septième Sceau d’Ingmar Bergman. »
(p. 20-22)
Des codex talismaniques (p. 11-14)
Dans l’antre sacré (p. 49-52)
L’avenir de la recherche (p. 82-86)