Nul n’est maître au royaume des flots :
« Il me fallut vivre d’autres expériences, plus périlleuses encore, pour comprendre qu’au royaume des flots, nul n’est jamais le maître. Que la vie n’y est qu’un frêle esquif prêt à sombrer si l’on n’y prend garde. Certaines peurs, heureusement, restent gravées à vie dans ma mémoire, comme ce matin languide où j’embrassai du bout des lèvres mes derniers instants. Tandis que j’essayais de franchir une série de grosses vagues, ma planche me fut arrachée des mains par la mer et mon leash céda. Je me retrouvai aussitôt plaqué sur le fond dans la zone d’impact où les murs d’eau s’écroulaient les uns après les autres. Je cherchai à revenir vers la côte à la nage, mais les vagues contraires que renvoyait la rive m’interdisaient le retour. Je restai ainsi, impuissant et seul dans les déflagrations d’écume. Mon ventre progressivement se gonflait d’eau, je m’épuisais lentement, essayant vainement de rester en surface. Un temps interminable s’écoula, au cours duquel je perdis petit à petit espoir d’échapper à mon sort. J’étais à quelques mètres du bord et je me noyais. Ce n’est que grâce à un sursaut ultime et désespéré que je parvins à revenir sur la plage, épuisé mais en vie. Tout mon être tremblait, mon cœur martelait ma poitrine. Hagard, je me souviens d’avoir cherché quelque chose. Me traînant un peu plus haut sur la rive, je me penchai sur une pousse d’herbe improbable qui triomphait au milieu de l’étendue sablonneuse, exaltant la grandeur du vivant. Je jubilai d’être de nouveau terrien? »
Soul Surfers (p. 45-47)
L’esprit du lieu (p. 61-64)
Le surf, une discipline à contretemps (p. 69-72)
« Il me fallut vivre d’autres expériences, plus périlleuses encore, pour comprendre qu’au royaume des flots, nul n’est jamais le maître. Que la vie n’y est qu’un frêle esquif prêt à sombrer si l’on n’y prend garde. Certaines peurs, heureusement, restent gravées à vie dans ma mémoire, comme ce matin languide où j’embrassai du bout des lèvres mes derniers instants. Tandis que j’essayais de franchir une série de grosses vagues, ma planche me fut arrachée des mains par la mer et mon leash céda. Je me retrouvai aussitôt plaqué sur le fond dans la zone d’impact où les murs d’eau s’écroulaient les uns après les autres. Je cherchai à revenir vers la côte à la nage, mais les vagues contraires que renvoyait la rive m’interdisaient le retour. Je restai ainsi, impuissant et seul dans les déflagrations d’écume. Mon ventre progressivement se gonflait d’eau, je m’épuisais lentement, essayant vainement de rester en surface. Un temps interminable s’écoula, au cours duquel je perdis petit à petit espoir d’échapper à mon sort. J’étais à quelques mètres du bord et je me noyais. Ce n’est que grâce à un sursaut ultime et désespéré que je parvins à revenir sur la plage, épuisé mais en vie. Tout mon être tremblait, mon cœur martelait ma poitrine. Hagard, je me souviens d’avoir cherché quelque chose. Me traînant un peu plus haut sur la rive, je me penchai sur une pousse d’herbe improbable qui triomphait au milieu de l’étendue sablonneuse, exaltant la grandeur du vivant. Je jubilai d’être de nouveau terrien? »
(p. 41-42)
Soul Surfers (p. 45-47)
L’esprit du lieu (p. 61-64)
Le surf, une discipline à contretemps (p. 69-72)