Collection « Petite philosophie du voyage »

  • Défis de la course (Les)
  • Écho des bistrots (L’)
  • Quête du naturaliste (La)
  • Instinct de la glisse (L’)
  • Vertiges de la forêt (Les)
  • Voyage en famille (Le)
  • Tao du vélo (Le)
  • Parfum des îles (Le)
  • Appel de la route (L’)
  • Bonheurs de l’aquarelle (Les)
  • Euphorie des cimes (L’)
  • Malices du fil (Les)
  • Ivresse de la marche (L’)
  • Force du silence (La)
  • Secret des pierres (Le)
  • Frénésie du windsurf (La)
  • Prouesses de l’apnée (Les)
  • Vie en cabane (La)
  • Fureur de survivre (La)
  • Art de la trace (L’)
  • Voyage dans l’espace (Le)
  • Ronde des phares (La)
  • Frisson de la moto (Le)
  • Légèreté du parapente (La)
  • Poésie du rail (La)
  • Hymne aux oiseaux (L’)
  • L’Engagement humanitaire
  • Grâce de l’escalade (La)
  • Temps du voyage (Le)
  • Vertu des steppes (La)
  • Facéties du stop (Les)
  • Cantique de l’ours (Le)
  • Esprit du geste (L’)
  • Écriture de l’ailleurs (L’)
  • Rythme de l’âne (Le)
  • Chant des voiles (Le)
  • Liberté du centaure (La)
  • Tour du monde (Le)
  • Fièvre des volcans (La)
  • Extase du plongeur (L’)
  • Tentation du jardin (La)
  • Vie à la campagne (La)
  • Murmure des dunes (Le)
  • Goût de la politesse (Le)
  • Caresse de l’onde (La)
  • Magie des grimoires (La)
  • Audaces du tango (Les)
  • Simplicité du kayak (La)
  • Voyage immobile (Le)
  • Attrait des gouffres (L’)
  • Soif d’images (La)
  • Mémoire de la Terre (La)
  • Enchantement de la rivière (L’)
  • Prodige de l’amitié (Le)
  • Promesse de l’envol (La)
  • Mystères du vin (Les)
  • Religion du jazz (La)
  • Charme des musées (Le)
  • Triomphe du saltimbanque (Le)
  • Sortilèges de l’opéra (Les)
  • Âme de la chanson (L’)
  • Sérénité de l’éveil (La)
  • Arcanes du métro (Les)
Couverture
Un art immémorial :

« Depuis le matin, nous brodons. Huit heures par jour et cinq jours par semaine pour la plupart – deux jours et une matinée pour moi –, nous veillons à la lumière et nous méfions de l’ombre ; nous nous tenons droites, relâchons les épaules et évitons de croiser les jambes ; nous écartons les bouts de fil coupé, les perles mal faites que nous destinons au “cimetière” ; nous enfilons le fil dans l’aiguille, saisissons notre crochet des milliers de fois pour avaler les mètres de tissu en y semant tout ce qui brille et qui plaît. Ces bribes de gestes entre les gestes, inscrites dans aucun manuel tant elles sont infimes, ont survolé les siècles jusqu’à nous. Comme mes consœurs, j’en suis la dépositaire et la passeuse.
En creusant le sujet, j’apprends que, dès sa création en 1292, la corporation des brodeurs a interdit de broder de nuit pour privilégier le travail “à la lueur du jour”. Près de cinq siècles plus tard, une planche de l’Encyclopédie montre une brodeuse dans un atelier. À cent ans de là, en 1888, paraît Le Rêve, l’un des volumes de la saga des Rougon-Macquart, qu’Émile Zola situe dans une bourgade picarde. Angélique est une enfant trouvée puis recueillie par un couple de brodeurs œuvrant pour l’Église. “En ce moment, la chasuble à laquelle travaillait Angélique était une chasuble de satin blanc [?]. Depuis une heure qu’elle achevait, au passé, les feuilles des petites roses d’or, pas une parole n’avait troublé le silence. Mais l’aiguillée cassa de nouveau, elle la renfila à tâtons, sous le métier, en ouvrière adroite. Puis, comme elle avait levé la tête, elle parut boire dans une longue aspiration tout le printemps qui entrait.” Rien n’a changé. Nous pourrions permuter nos places, nos siècles. »
(p. 67-69)

À l’atelier Bizet (p. 11-14)
Rêveries humaines (p. 25-27)
De l’aiguille à la main (p. 29-32)
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