Osmose :
« Un chemin sillonnant les champs de blé. Le paysage découvre une immense plaine cultivée, ponctuée de zones boisées où s’écoulent doucement quelques rivières, venues de la montagne que je viens de quitter. Devant moi, l’horizon est barré par la falaise morainique d’Ivrea, qui marque la toute fin des Alpes où s’étale la plaine du Pô. Je devine déjà l’ampleur de l’étendue que je m’apprête à traverser en courant les jours prochains. Le soir tombe, j’ai déjà couru près de 45 kilomètres en ce jour de novembre. Nous sommes donc dans le nord de l’Italie et je suis parti depuis vingt-cinq jours sur la Via Francigena, l’ancien chemin des pèlerins qui se rendaient à Rome. Je la parcours à raison de 55 kilomètres par jour depuis Canterbury, en Angleterre, et mon but est encore à 800 kilomètres.
Pourtant, je ne me sens absolument pas fatigué, mes jambes tournent à l’unisson du paysage. Mes foulées défilent, fluides et légères. Elles me semblent entrer en résonance avec le rythme des tiges de blé qui ponctuent les abords du chemin, comme dans une œuvre d’art cinétique. Je me sais en harmonie avec l’environnement. Serait-ce comme un retour aux origines profondes et ancestrales de ce geste si simple, et pourtant si compliqué tant il implique l’ensemble de l’être ? Il n’y a alors plus que moi qui cours, le chemin et les blés. Un décor dans lequel j’ai l’impression de me fondre par le mouvement. »
Les grands précurseurs (p. 21-27)
Une pratique devenue populaire (p. 47-53)
Apologie du trail (p. 65-72)
« Un chemin sillonnant les champs de blé. Le paysage découvre une immense plaine cultivée, ponctuée de zones boisées où s’écoulent doucement quelques rivières, venues de la montagne que je viens de quitter. Devant moi, l’horizon est barré par la falaise morainique d’Ivrea, qui marque la toute fin des Alpes où s’étale la plaine du Pô. Je devine déjà l’ampleur de l’étendue que je m’apprête à traverser en courant les jours prochains. Le soir tombe, j’ai déjà couru près de 45 kilomètres en ce jour de novembre. Nous sommes donc dans le nord de l’Italie et je suis parti depuis vingt-cinq jours sur la Via Francigena, l’ancien chemin des pèlerins qui se rendaient à Rome. Je la parcours à raison de 55 kilomètres par jour depuis Canterbury, en Angleterre, et mon but est encore à 800 kilomètres.
Pourtant, je ne me sens absolument pas fatigué, mes jambes tournent à l’unisson du paysage. Mes foulées défilent, fluides et légères. Elles me semblent entrer en résonance avec le rythme des tiges de blé qui ponctuent les abords du chemin, comme dans une œuvre d’art cinétique. Je me sais en harmonie avec l’environnement. Serait-ce comme un retour aux origines profondes et ancestrales de ce geste si simple, et pourtant si compliqué tant il implique l’ensemble de l’être ? Il n’y a alors plus que moi qui cours, le chemin et les blés. Un décor dans lequel j’ai l’impression de me fondre par le mouvement. »
(p. 11-12)
Les grands précurseurs (p. 21-27)
Une pratique devenue populaire (p. 47-53)
Apologie du trail (p. 65-72)