
Verbatims :
« La promenade des cimetières est une façon d’entrer à tâtons dans l’intimité des gens, d’entrevoir une partie de leur histoire de vie. Les plaques de marbre sont des mots de passe, des sésames. “Que ton repos soit doux comme ton cœur fut bon”, lit-on ici. “Dans nos cœurs à jamais tu demeures”, “Trop tôt tu nous as quittés, que le ciel te donne la sérénité que tu as tant méritée”? Toujours des beaux sentiments et nul ne peut douter de leur sincérité même s’ils ont été choisis à la lecture d’un catalogue de marbrier. Les épitaphes sont rarement originales, et celles qui le sont sont dûment répertoriées en ligne. Les morts peuvent apprécier l’humour : “Ci-gît ma femme, pour son repos et pour le mien” ; “Je vous avais bien dit que j’étais malade !” ; “Enfin propriétaire”, dit celui qui s’est sans doute offert une concession perpétuelle. “Home sweet home”, ai-je récemment lu sur une tombe. Au cimetière marin de Saint-Michel-en-Grève, j’ai également noté celle-ci : “Passant, j’étais ce que tu es et tu seras ce que je suis.” De quoi provoquer une crise existentielle de puissance 9 sur l’échelle de la mélancolie. Inutile de toutes les citer bien que j’aime particulièrement l’épitaphe gravée sur la tombe de l’acteur Bruno Cremer : “Ceci est un trou de mémoire.” Mais dans la grande majorité des cas, il s’agit de simples mots de tendresse, de doux hommages, en bref, les modestes sentiments de tous les jours, “les mots des pauvres gens”, comme dit Léo Ferré. Ces gens-là ont aimé et ont été aimés, c’est là un des témoignages les plus fondamentaux de notre passage sur terre et c’est en grande partie ce qui donne du sens à notre vie, sinon à quoi bon ? »
De plus en plus loin des reliques (p. 24-27)
Un Néandertalien en Corrèze (p. 32-36)
Taphophilie (p. 62-66)
« La promenade des cimetières est une façon d’entrer à tâtons dans l’intimité des gens, d’entrevoir une partie de leur histoire de vie. Les plaques de marbre sont des mots de passe, des sésames. “Que ton repos soit doux comme ton cœur fut bon”, lit-on ici. “Dans nos cœurs à jamais tu demeures”, “Trop tôt tu nous as quittés, que le ciel te donne la sérénité que tu as tant méritée”? Toujours des beaux sentiments et nul ne peut douter de leur sincérité même s’ils ont été choisis à la lecture d’un catalogue de marbrier. Les épitaphes sont rarement originales, et celles qui le sont sont dûment répertoriées en ligne. Les morts peuvent apprécier l’humour : “Ci-gît ma femme, pour son repos et pour le mien” ; “Je vous avais bien dit que j’étais malade !” ; “Enfin propriétaire”, dit celui qui s’est sans doute offert une concession perpétuelle. “Home sweet home”, ai-je récemment lu sur une tombe. Au cimetière marin de Saint-Michel-en-Grève, j’ai également noté celle-ci : “Passant, j’étais ce que tu es et tu seras ce que je suis.” De quoi provoquer une crise existentielle de puissance 9 sur l’échelle de la mélancolie. Inutile de toutes les citer bien que j’aime particulièrement l’épitaphe gravée sur la tombe de l’acteur Bruno Cremer : “Ceci est un trou de mémoire.” Mais dans la grande majorité des cas, il s’agit de simples mots de tendresse, de doux hommages, en bref, les modestes sentiments de tous les jours, “les mots des pauvres gens”, comme dit Léo Ferré. Ces gens-là ont aimé et ont été aimés, c’est là un des témoignages les plus fondamentaux de notre passage sur terre et c’est en grande partie ce qui donne du sens à notre vie, sinon à quoi bon ? »
(p. 71-72)
De plus en plus loin des reliques (p. 24-27)
Un Néandertalien en Corrèze (p. 32-36)
Taphophilie (p. 62-66)