Peuples apnéistes :
« Plonger pour trouver de la nourriture est une activité qui ne date pas d’hier. On sait maintenant que les hommes s’y sont employés dès la préhistoire. Des fouilles réalisées en Italie ont révélé que notre cousin Néandertal le faisait déjà il y a 90 000 ans. Il descendait jusqu’à 4 mètres de profondeur pour récolter des coquillages dont il se nourrissait. Au Japon, depuis le viiie siècle au moins, des femmes, les Amas, étaient des pêcheuses sous-marines averties, ramassant crustacés, coquillages et mollusques. Certaines, âgées parfois de plus de 80 ans, perpétuent encore cette tradition. Elles descendent en moyenne entre 5 et 12 mètres, durant une quarantaine de secondes. Elles s’aventurent de temps à autre au-delà de 20 mètres. Et les Amas ne sont pas un cas unique. Diverses populations à travers le monde vont chercher leur pitance dans les fonds sous-marins. Les Badjaos, peuple de pêcheurs indonésiens, ont récemment défrayé la chronique. Certains chercheurs ont émis l’hypothèse selon laquelle ils seraient génétiquement adaptés à l’apnée : la taille de leur rate est une fois et demie supérieure à la moyenne. Or, cet organe expulse dans le sang des globules rouges, porteurs d’oxygène. Durant l’immersion, le corps des Badjaos serait donc davantage oxygéné que le nôtre, ce qui leur permettrait de retenir plus longtemps leur respiration. Ils pourraient tenir treize minutes en apnée et descendraient à 70 mètres de profondeur. Encore une fois, il faut être prudent, et faire la part des choses entre la construction d’un mythe et la réalité. Par exemple, la durée de treize minutes n’a pas été établie par les chercheurs. Il s’agit simplement de la déclaration d’un pêcheur badjao, et il est légitime de penser qu’elle puisse être exagérée. De la même façon, s’il n’y a pas lieu de douter que certains puissent descendre à 70 mètres, il ne faut pas s’attendre à ce qu’il s’agisse de l’ordinaire de leur pratique. En moyenne, chez les Badjaos, une plongée dure une trentaine de secondes, à environ 7 mètres de profondeur. Il n’en demeure pas moins que leurs capacités en matière de plongée sont indéniables. Ces pêcheurs passent 60 % de leur journée de travail de huit heures dans l’eau. De plus, ils ont développé des techniques très originales, chassant même certaines proies la nuit, équipés d’une lampe et armés d’un harpon artisanal en bambou. De jour, ils traquent les mérous et capturent des poulpes grâce à des leurres fabriqués par leurs soins. Malheureusement, la raréfaction générale des espèces menace leurs traditions. »
Un spectacle grandiose (p. 35-37)
Sensations (p. 47-50)
Extrait court
« Plonger pour trouver de la nourriture est une activité qui ne date pas d’hier. On sait maintenant que les hommes s’y sont employés dès la préhistoire. Des fouilles réalisées en Italie ont révélé que notre cousin Néandertal le faisait déjà il y a 90 000 ans. Il descendait jusqu’à 4 mètres de profondeur pour récolter des coquillages dont il se nourrissait. Au Japon, depuis le viiie siècle au moins, des femmes, les Amas, étaient des pêcheuses sous-marines averties, ramassant crustacés, coquillages et mollusques. Certaines, âgées parfois de plus de 80 ans, perpétuent encore cette tradition. Elles descendent en moyenne entre 5 et 12 mètres, durant une quarantaine de secondes. Elles s’aventurent de temps à autre au-delà de 20 mètres. Et les Amas ne sont pas un cas unique. Diverses populations à travers le monde vont chercher leur pitance dans les fonds sous-marins. Les Badjaos, peuple de pêcheurs indonésiens, ont récemment défrayé la chronique. Certains chercheurs ont émis l’hypothèse selon laquelle ils seraient génétiquement adaptés à l’apnée : la taille de leur rate est une fois et demie supérieure à la moyenne. Or, cet organe expulse dans le sang des globules rouges, porteurs d’oxygène. Durant l’immersion, le corps des Badjaos serait donc davantage oxygéné que le nôtre, ce qui leur permettrait de retenir plus longtemps leur respiration. Ils pourraient tenir treize minutes en apnée et descendraient à 70 mètres de profondeur. Encore une fois, il faut être prudent, et faire la part des choses entre la construction d’un mythe et la réalité. Par exemple, la durée de treize minutes n’a pas été établie par les chercheurs. Il s’agit simplement de la déclaration d’un pêcheur badjao, et il est légitime de penser qu’elle puisse être exagérée. De la même façon, s’il n’y a pas lieu de douter que certains puissent descendre à 70 mètres, il ne faut pas s’attendre à ce qu’il s’agisse de l’ordinaire de leur pratique. En moyenne, chez les Badjaos, une plongée dure une trentaine de secondes, à environ 7 mètres de profondeur. Il n’en demeure pas moins que leurs capacités en matière de plongée sont indéniables. Ces pêcheurs passent 60 % de leur journée de travail de huit heures dans l’eau. De plus, ils ont développé des techniques très originales, chassant même certaines proies la nuit, équipés d’une lampe et armés d’un harpon artisanal en bambou. De jour, ils traquent les mérous et capturent des poulpes grâce à des leurres fabriqués par leurs soins. Malheureusement, la raréfaction générale des espèces menace leurs traditions. »
(p. 70-72)
Un spectacle grandiose (p. 35-37)
Sensations (p. 47-50)
Extrait court