
Le Karakoram :
« Quand vient le soir sur les camps du Baltoro, je vais m’asseoir à l’écart pour écouter les Balti chanter l’appel à la prière. Dressés devant les cathédrales de Trango, les mains en porte-voix et le regard tourné vers le ciel, les hommes lancent des “Allah akbar” qui se perdent dans les cimes baignées par les dernières lumières du jour. Le grand glacier noir se noie à leurs pieds, dans la pénombre apaisante. Je suis toujours touché par ces manifestations de la foi des hommes au sein des montagnes himalayennes. La force et la beauté de l’environnement déclenchent aisément des élans mystiques, avivés par la ferveur des instants de prière. La nature est un temple universel. Qu’ils soient bouddhistes, hindous, animistes ou musulmans, les peuples de l’Himalaya ont la foi. Qu’ils vénèrent des idoles, plusieurs dieux ou un seul, ils conversent tous par des rituels divers avec les gardiens suprêmes de leurs montagnes, les créateurs, les destructeurs, les garants d’un équilibre global. Ici, on se prosterne vers La Mecque, plus à l’est on psalmodie devant des bodhisattvas ou un lingam de Shiva. La foi n’est pas contestable en soi, c’est son utilisation politique qui dresse les hommes les uns contre les autres. Quand la montagne parle, elle ne distingue personne. Elle prononce aux chiites du Baltistan d’aujourd’hui les mêmes mots qu’à leurs aïeux bouddhistes d’hier. J’aime penser que son discours silencieux marque de la même empreinte le cœur de tout homme. »
Le Karakoram (p. 74-75)
Le Karakoram (p. 92 & 94)
Extrait court
Extraits d’articles
L’ascension du Nanga Parbat
« Quand vient le soir sur les camps du Baltoro, je vais m’asseoir à l’écart pour écouter les Balti chanter l’appel à la prière. Dressés devant les cathédrales de Trango, les mains en porte-voix et le regard tourné vers le ciel, les hommes lancent des “Allah akbar” qui se perdent dans les cimes baignées par les dernières lumières du jour. Le grand glacier noir se noie à leurs pieds, dans la pénombre apaisante. Je suis toujours touché par ces manifestations de la foi des hommes au sein des montagnes himalayennes. La force et la beauté de l’environnement déclenchent aisément des élans mystiques, avivés par la ferveur des instants de prière. La nature est un temple universel. Qu’ils soient bouddhistes, hindous, animistes ou musulmans, les peuples de l’Himalaya ont la foi. Qu’ils vénèrent des idoles, plusieurs dieux ou un seul, ils conversent tous par des rituels divers avec les gardiens suprêmes de leurs montagnes, les créateurs, les destructeurs, les garants d’un équilibre global. Ici, on se prosterne vers La Mecque, plus à l’est on psalmodie devant des bodhisattvas ou un lingam de Shiva. La foi n’est pas contestable en soi, c’est son utilisation politique qui dresse les hommes les uns contre les autres. Quand la montagne parle, elle ne distingue personne. Elle prononce aux chiites du Baltistan d’aujourd’hui les mêmes mots qu’à leurs aïeux bouddhistes d’hier. J’aime penser que son discours silencieux marque de la même empreinte le cœur de tout homme. »
(p. 104-105)
Le Karakoram (p. 74-75)
Le Karakoram (p. 92 & 94)
Extrait court
Extraits d’articles
L’ascension du Nanga Parbat