« Hors collection »

  • Dersou Ouzala
  • Gagarine ou le rêve russe de l’espace
  • Courir l’Himalaya
  • Tamir aux eaux limpides (La)
  • Julien, la communion du berger
  • Lettres aux arbres
  • 100 Vues du Japon (Les)
  • Légende des Pôles (La)
  • 100 Objets du Japon (Les)
  • Chemins de Halage
  • Vivre branchée
  • Solidream
  • Cap-Vert
  • Voyage en Italique
  • Esprit du chemin (L’)
  • Testament des glaces (Le)
  • Un rêve éveillé
  • Pouyak
  • ?uvres autobiographiques
  • Périple de Beauchesne à la Terre de Feu (1698-1701)
Couverture
Morgan, le rêveur confiant :

« Vous pouvez composer la plus belle des œuvres, si vous n’avez pas de support, ça ne tient pas ! Morgan est le socle sur lequel repose Solidream. Le plus pragmatique de l’équipe, c’est pourtant lui qui ose rêver le plus grand. D’ailleurs, du haut de ses 4 ans, il cherchait déjà les Indiens kunas dès qu’il débarquait du voilier de ses parents sur lequel, pendant sept ans, il a voyagé un peu partout. Buvez un verre avec lui et il vous emmènera très loin, mais, attention : sa force de persuasion est telle que vous pourriez finir par dire “oui” alors même que vous pensez “non”? C’est par exemple lui qui a convaincu les autres de passer des nuits à –20 Â°C sur l’Altiplano ou de traverser l’Amazonie – c’est dire ! En quelque sorte, c’est aussi un escroc : il a détourné les destinées paisibles de certains de ses amis vers son rêve. Est-ce la Camargue qui lui a donné les caractéristiques de l’animal local, le taureau ? Il peut être risqué de l’attraper par les cornes pour tenter de le faire changer de cap. Ni breton ni turc, il n’en est pas moins tenace, voire têtu. Mais les apparences sont trompeuses : c’est un être sensible, qui aurait pu s’appeler Harry parce que c’est toujours “un ami qui vous veut du bien”. Ceux qui l’ont côtoyé retiendront son altruisme.

Tout comme le protagoniste de L’Alchimiste de Coelho, j’ai appris que les trésors, si proches soient-ils, restent invisibles pour ceux qui ne sont pas prêts à les découvrir.
C’est vers 18 ans seulement, lorsque je quitte le berceau familial pour étudier à Montpellier puis à Grenoble, que les antécédents d’aventurier de mon père commencent à attirer mon attention. Je lis le récit, paru en 1983, qui relate ses cinq années à bord de Kim. De là, mes questions se font plus précises et je découvre peu à peu l’étendue de son expérience. Ma curiosité grandit au fil des nouvelles anecdotes et je finis par retrouver dans le grenier les diapositives de ses dix-sept mois en Antarctique. Les soirées d’hiver me voient le dos courbé sur la table rétroéclairée, l’œil rivé au compte-fils, à revivre la navigation dans les Quarantièmes rugissants, les premiers pas sur le continent glacé et l’isolement de l’hivernage dans un décor figé par le froid.
Au cours des longues discussions qui s’ensuivent, je découvre ceux qui l’ont inspiré. Il me cite le nom des auteurs et des explorateurs qui lui ont donné le goût de la mer et je remonte le temps au rythme des livres. Plongé dans les exploits d’Amundsen, la fin tragique de Scott ou l’histoire de survie de sir Ernest Shackleton, je suis fasciné par la conquête des pôles.
Légitimement, je m’interroge sur les raisons d’un tel engouement pour ces régions extrêmes. Pourquoi certains hommes, aussi exceptionnels soient-ils, sont-ils prêts à assumer les plus grands risques pour s’y rendre ? S’ils décrivent souvent ces régions comme majestueuses et uniques, leurs témoignages révèlent également la partie immergée de l’iceberg. En effet, les superlatifs sombres abondent dans leurs récits et la démesure des terres australes ou boréales est qualifiée d’impitoyable, de dangereuse, d’hostile, d’inhumaine? Suis-je prêt pour une telle aventure ? La magie du dernier continent va-t-elle aussi s’emparer de nous ?
L’enthousiasme de notre équipe alliée à l’expérience des anciens de Kim autorise à rêver grand. C’est avec Bertrand, Claude, Daniel, Michel et Siphay que j’embarque, au début de janvier 2011, sur Ocean Respect pour franchir le cap Horn et rejoindre le monde où les montagnes plongent dans les abysses. »
(p. 27)

Brian, le penseur distrait (p. 73)
Siphay, l’optimiste original (p. 177)
Extrait court
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