La découverte de la montagne :
« Une autre fois, ils explorèrent une grotte. L’entrée était située à plusieurs centaines de mètres de la route ; le sentier d’accès était raide et glissant. Ils faillirent ne pas repérer le porche, plutôt bas, situé en contre-haut du chemin, et dont seule la partie supérieure était visible. La galerie d’accès était basse de plafond : il était nécessaire de descendre une dizaine de mètres en baissant la tête. La vaste caverne se présentait alors perpendiculairement à l’entrée. Vers la gauche, la grotte se prolongeait sur une cinquantaine de mètres. Elle se terminait par un vaste éboulis de caillasses scellées les unes aux autres par le calcaire, qui semblaient s’être répandues là par une lucarne jadis ouverte dans le plafond. À l’opposé, ils avancèrent prudemment sur un sol parfois plat et sablonneux, alors qu’ailleurs il était irrégulier et semé de gros blocs. Dans la fraîcheur souterraine, la faiblesse de l’éclairage des lampes ne permettait pas de se rendre compte des dimensions de la grotte, large d’une vingtaine de mètres et haute de 5 à 10 mètres. Ils déambulèrent lentement, fouillant chaque recoin. Une paroi lisse était constellée d’inscriptions, de dessins, et surtout de noms accompagnés des dates dont certaines remontaient au xixe siècle. Au centre de la grotte trônait un pilier qui était la jonction d’une stalactite et d’une stalagmite. À sa base se trouvait une sorte d’auréole, de bourrelet, comme si le poids de la colonne avait écrasé la masse de calcite. Des concrétions en forme de voile d’à peine un demi-centimètre d’épaisseur et terminées par des fistuleuses, semblaient sortir de fissures du plafond. Une salle latérale, de dimensions réduites, donnait l’impression de pénétrer dans un gruyère : les parois et le plafond présentaient de nombreuses ouvertures arrondies dans lesquelles il aurait été intéressant de se faufiler si les orifices avaient été plus larges. À l’extrémité droite de la caverne, une mare d’eau limpide occupait une dépression. Sur ses bords, ils observèrent la cristallisation qui, au fil du temps, siècles ou millénaires, avait réduit la surface de la flaque. Au milieu de celle-ci trônait, telle une île mystérieuse, une sorte de champignon de calcite blanche, très pure. Lorsqu’ils éteignirent les lampes, ils se concentrèrent sur la musique interprétée par les gouttes d’eau qui tombaient du plafond. Des plic et des ploc qui se répercutaient à l’infini en de multiples modulations. À leur sortie de la grotte, ils furent surpris par la chaleur qui régnait à l’extérieur.
Julien détaillait les plantes, interrogeait son père qui avait de modestes connaissances en matière de géologie. Il tentait aussi d’attirer les animaux. Tout était nouveau, mais rien ne lui semblait inconnu. Il ressentait une étrange impression d’avoir déjà visité les lieux tellement il s’y sentait à l’aise. Pourtant, ce n’était évidemment pas le cas. Julien se sentait comme un poisson dans l’eau, il savait s’orienter, analyser les difficultés qui se présentaient à eux. Son père le regardait avec fierté se développer, grandir et surtout s’épanouir. Ce voyage avait été le bon choix. Un jour de forte brise, il surprit son fils parlant au vent. »
Le fauve sauvage (p. 25-26)
Pierre, le berger (p. 146-147)
Extrait court
« Une autre fois, ils explorèrent une grotte. L’entrée était située à plusieurs centaines de mètres de la route ; le sentier d’accès était raide et glissant. Ils faillirent ne pas repérer le porche, plutôt bas, situé en contre-haut du chemin, et dont seule la partie supérieure était visible. La galerie d’accès était basse de plafond : il était nécessaire de descendre une dizaine de mètres en baissant la tête. La vaste caverne se présentait alors perpendiculairement à l’entrée. Vers la gauche, la grotte se prolongeait sur une cinquantaine de mètres. Elle se terminait par un vaste éboulis de caillasses scellées les unes aux autres par le calcaire, qui semblaient s’être répandues là par une lucarne jadis ouverte dans le plafond. À l’opposé, ils avancèrent prudemment sur un sol parfois plat et sablonneux, alors qu’ailleurs il était irrégulier et semé de gros blocs. Dans la fraîcheur souterraine, la faiblesse de l’éclairage des lampes ne permettait pas de se rendre compte des dimensions de la grotte, large d’une vingtaine de mètres et haute de 5 à 10 mètres. Ils déambulèrent lentement, fouillant chaque recoin. Une paroi lisse était constellée d’inscriptions, de dessins, et surtout de noms accompagnés des dates dont certaines remontaient au xixe siècle. Au centre de la grotte trônait un pilier qui était la jonction d’une stalactite et d’une stalagmite. À sa base se trouvait une sorte d’auréole, de bourrelet, comme si le poids de la colonne avait écrasé la masse de calcite. Des concrétions en forme de voile d’à peine un demi-centimètre d’épaisseur et terminées par des fistuleuses, semblaient sortir de fissures du plafond. Une salle latérale, de dimensions réduites, donnait l’impression de pénétrer dans un gruyère : les parois et le plafond présentaient de nombreuses ouvertures arrondies dans lesquelles il aurait été intéressant de se faufiler si les orifices avaient été plus larges. À l’extrémité droite de la caverne, une mare d’eau limpide occupait une dépression. Sur ses bords, ils observèrent la cristallisation qui, au fil du temps, siècles ou millénaires, avait réduit la surface de la flaque. Au milieu de celle-ci trônait, telle une île mystérieuse, une sorte de champignon de calcite blanche, très pure. Lorsqu’ils éteignirent les lampes, ils se concentrèrent sur la musique interprétée par les gouttes d’eau qui tombaient du plafond. Des plic et des ploc qui se répercutaient à l’infini en de multiples modulations. À leur sortie de la grotte, ils furent surpris par la chaleur qui régnait à l’extérieur.
Julien détaillait les plantes, interrogeait son père qui avait de modestes connaissances en matière de géologie. Il tentait aussi d’attirer les animaux. Tout était nouveau, mais rien ne lui semblait inconnu. Il ressentait une étrange impression d’avoir déjà visité les lieux tellement il s’y sentait à l’aise. Pourtant, ce n’était évidemment pas le cas. Julien se sentait comme un poisson dans l’eau, il savait s’orienter, analyser les difficultés qui se présentaient à eux. Son père le regardait avec fierté se développer, grandir et surtout s’épanouir. Ce voyage avait été le bon choix. Un jour de forte brise, il surprit son fils parlant au vent. »
(p. 101-103)
Le fauve sauvage (p. 25-26)
Pierre, le berger (p. 146-147)
Extrait court