« Hors collection »

  • Gagarine ou le rêve russe de l’espace
  • Dersou Ouzala
  • Courir l’Himalaya
  • Tamir aux eaux limpides (La)
  • Julien, la communion du berger
  • Lettres aux arbres
  • 100 Vues du Japon (Les)
  • Légende des Pôles (La)
  • 100 Objets du Japon (Les)
  • Chemins de Halage
  • Vivre branchée
  • Solidream
  • Cap-Vert
  • Voyage en Italique
  • Esprit du chemin (L’)
  • Testament des glaces (Le)
  • Un rêve éveillé
  • Pouyak
  • Œuvres autobiographiques
  • Périple de Beauchesne à la Terre de Feu (1698-1701)
Couverture

Gagarine ou le rêve russe de l’espace
Yves Gauthier


Le 12 avril 1961, un inconnu de 27 ans signe un exploit digne de Jules Verne en entrant le premier dans l’espace pour y décrire en orbite une révolution complète autour de la Terre. C’est Youri Gagarine, jeune aviateur soviétique.
Tel un héros de conte russe, cet ancien petit paysan devenu cosmonaute côtoie les tsars de son temps en exhibant son éternel sourire. Pourtant, il n’ignore rien des souffrances endurées par les protagonistes de la conquête russe de l’espace, et surtout par Sergueï Korolev (1907-1966), son mentor et père symbolique.
Mis au secret jusqu’à sa mort, le concepteur du premier vaisseau spatial habité dut subir les affres du Goulag, tenir tête à Staline, manipuler Khrouchtchev et prendre Kennedy de vitesse pour que Gagarine puisse enfin ouvrir le chemin du cosmos. Une première mouvementée, comme le prouvent aujourd’hui nombre de documents déclassés auxquels se mêlent des témoignages inédits. Il n’est qu’à lire dans ces pages le rapport secret du cosmonaute pour revivre son aventure. D’abord bienveillant envers ce « Colomb de l’espace », le destin se retournera finalement contre lui. Encensé par son peuple, statufié et instrumentalisé à son corps défendant par les dirigeants de son pays, Gagarine périra dans des circonstances dramatiques où se mêleront le mystère, la fatalité et la coupable négligence de ses pairs.
Restent les archives et les témoins, qui parlent. Gagarine ou le rêve russe de l’espace s’abreuve aux sources russes originales et réunit en un récit épique des pièces inconnues, introuvables ou dispersées.

En coédition avec : Ginkgo (ISBN 978-2-84679-483-1)
Avec une introduction par : Pierre-François Mouriaux

« Plus de soixante ans après son vol historique, le 12 avril 1961, et plus de cinquante-cinq ans après sa disparition accidentelle, le 27 mars 1968, Youri Gagarine reste l’une des figures du xxe siècle les plus populaires en Russie – aux côtés de ses compatriotes Vladimir Vyssotski, chanteur, poète et acteur anticonformiste, et du maréchal Gueorgui Joukov, principal chef militaire soviétique de la Seconde Guerre mondiale. À travers le monde, l’image de celui qui a ouvert la voie du cosmos ne semble pas non plus avoir été ternie par le temps. Depuis 2001, la Yuri’s Night – The World Space Party rassemble chaque 12 avril des centaines d’événements festifs, sur tous les continents, pour célébrer l’aventure spatiale et sa première icône, visiblement indémodable. Et depuis 2011, à l’initiative des Nations unies, le 12 avril est devenu la Journée internationale du vol habité. Le parfait outil de propagande aux yeux de Nikita Khrouchtchev a survécu à l’effondrement de l’Union soviétique en 1991. Le courageux fils du peuple symbolisant l’idéal soviétique est devenu un héros universel, sorte d’Icare des temps modernes, avec son sourire d’ange et son destin tragique, fauché à seulement 34 ans lors d’un banal vol d’entraînement. Toutes les archives ont été déclassifiées et tout a certainement été publié aujourd’hui, que ce soit sur le vol fondateur de Gagarine, sa vie ou les conditions de sa mort. Mais chaque anniversaire de son exploit est l’occasion de redécouvrir l’un des aspects qui entretiennent sa légende. Une légende, et là c’est une chose étonnante, qui n’a jamais provoqué un engouement chez les éditeurs occidentaux ; de fait, les recherches historiques ou les biographies de fond restent limitées à des articles académiques ou des dossiers spéciaux dans des journaux et des magazines… Ainsi, avant 1998, nous ne comptons que trois ouvrages notables parus en France : Le Chemin du cosmos, l’autobiographie (très) officielle de Gagarine sortie dès 1961 aux Éditions en langues étrangères à Moscou ; Gagarine, l’enquête des journalistes britanniques Willy Burchett et Tony Purdy publiée chez Gallimard quelques mois après un entretien exclusif réalisé le 9 juin 1961 à Moscou avec le cosmonaute ; et enfin Notre Gagarine, biographie diffusée vingt ans plus tard par les Éditions du Progrès à Moscou, tout aussi policée… mais indiquant pour la première fois officiellement que le pionnier s’était éjecté de sa cabine avant l’atterrissage, à 4 000 mètres du sol. Ce titre, offert par mes parents lorsque j’avais 12 ou 13 ans, est l’un de ceux qui ont forgé ma passion pour l’espace – avec Aller-retour pour l’espace de l’astronaute Joe Allen (Mazarine, 1984) et Life dans l’espace (Time-Life, 1984). Et puis il y a eu LE livre d’Yves Gauthier, l’ouvrage que tous les auteurs amoureux du sujet auraient adoré écrire, publié chez Flammarion il y a vingt-cinq ans et jamais égalé depuis.
Avant de tomber sur le rapport réalisé par le cosmonaute le lendemain de son périple orbital puis gardé secret durant trente ans, Yves Gauthier n’était pas un familier de Gagarine ni du spatial. Et c’est tant mieux. Grand connaisseur de la Russie, de son histoire et de sa culture, il a pu comme nul autre s’approprier l’aventure de Gagarine (dont il a les mêmes initiales en français), et parfaitement la replacer dans son contexte. Aux documents d’archives et nombreux témoignages sur lesquels il s’appuie s’ajoute son talent de conteur hors pair. À sa lecture, nous (re)tombons également amoureux d’un personnage et d’une saga parfaitement romanesques, sur fond de bataille idéologique et de course aux étoiles entre les deux Grands.
Gagarine ou le rêve russe de l’espace n’a reçu qu’un seul prix : le prix Charles-Dollfus 2001, attribué par la commission « Art, histoire et lettres » de l’Aéro-Club de France. C’est évidemment insuffisant, et je regrette de n’avoir pas œuvré à cette époque dans une société savante, car j’aurais assurément proposé de récompenser comme il se doit cet ouvrage incontournable, qui ravit les amateurs d’astronautique et d’histoire, mais également les néophytes. Au moins, depuis sa première parution, je n’ai de cesse d’en recommander la lecture. La deuxième édition, publiée en 2015 chez Ginkgo, a notamment été l’occasion d’ajouter in extenso la bouleversante lettre de Gagarine à sa femme Valentina, déclassifiée en 2011. Vous avez entre les mains la troisième mouture du livre, qui conforte mon sentiment d’origine : on trouvera difficilement meilleur biographe que Y. G. pour retracer en français la vie de Y. G. »

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