Passage à l’acte :
« Marcher vers le Bonheur n’a rien d’anodin. Chemin de l’Inca, tour du mont Blanc, pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle : les images de peuples éloignés, de neiges éternelles et de bâtons de pèlerin défilent dans l’esprit du voyageur en partance. Mais le Bonheur ! Tant de mots ont été écrits à son sujet ! Et cette rivière semble si petite pour un mot si lourd de sens ! Il y avait sur mon chemin des étapes dont la toponymie ne pouvait laisser indifférent quiconque entend le mot “bonheur”. J’avais déjà éprouvé un puissant vertige au cours de mes précédents voyages, en arrivant épuisé dans des lieux-dits dont le nom prenait soudain un sens encore plus fort, écrit sur un panneau plus ou moins jauni par le temps. Arriver à la Mort après 450 kilomètres parcourus depuis la Vie, constater avec dépit le vol du panneau signalant le hameau de l’Amour après vingt jours de marche sous la pluie et la neige depuis la rivière franco-belge la Haine, ou tomber nez à nez avec le Désespoir un matin grisâtre quelque part dans la Vienne, sont autant de moments qui se gravent pour toujours dans la mémoire. Je partais donc animé d’une grande excitation, curieux de la confrontation avec la destination finale, et encore épargné par le doute. »
Le Corps de Marguerite (p. 48-51)
Le Rêve de Renée (p. 108-111)
Le murmure du Bonheur (p. 276-281)
« Marcher vers le Bonheur n’a rien d’anodin. Chemin de l’Inca, tour du mont Blanc, pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle : les images de peuples éloignés, de neiges éternelles et de bâtons de pèlerin défilent dans l’esprit du voyageur en partance. Mais le Bonheur ! Tant de mots ont été écrits à son sujet ! Et cette rivière semble si petite pour un mot si lourd de sens ! Il y avait sur mon chemin des étapes dont la toponymie ne pouvait laisser indifférent quiconque entend le mot “bonheur”. J’avais déjà éprouvé un puissant vertige au cours de mes précédents voyages, en arrivant épuisé dans des lieux-dits dont le nom prenait soudain un sens encore plus fort, écrit sur un panneau plus ou moins jauni par le temps. Arriver à la Mort après 450 kilomètres parcourus depuis la Vie, constater avec dépit le vol du panneau signalant le hameau de l’Amour après vingt jours de marche sous la pluie et la neige depuis la rivière franco-belge la Haine, ou tomber nez à nez avec le Désespoir un matin grisâtre quelque part dans la Vienne, sont autant de moments qui se gravent pour toujours dans la mémoire. Je partais donc animé d’une grande excitation, curieux de la confrontation avec la destination finale, et encore épargné par le doute. »
(p. 17)
Le Corps de Marguerite (p. 48-51)
Le Rêve de Renée (p. 108-111)
Le murmure du Bonheur (p. 276-281)