De Terra Firma à Avian :
« À nouveau, j’allais la retrouver cette odeur, et j’étais heureuse. Heureuse d’être revenue aux rythmes de la terre. Car un traîneau, une tente et deux pieds sont un monde exigeant, gouverné par la logique, la raison, l’instinct, mais aussi par la fatalité et les nécessités naturelles. Cette vie fatigue le corps en même temps qu’elle le fortifie. Elle réduit nos actions à des rituels dépourvus de superflu ; elle éclaircit les chemins de l’esprit et de l’imagination. Alors, pourquoi n’ai-je pas voulu voyager plus loin encore, aux horizons proches qui nous attendaient ? Est-ce qu’une plus grande tente, des chiens, de belles journées ensoleillées et un but géographique précis nous auraient permis de découvrir cet autre pays et d’y voyager éternellement ? Peut-être. Mais j’aime aussi le monde qu’est notre bateau, sa sécurité et son intimité. J’aime notre île d’hiver et les changements saisonniers qui la transforment. Je veux y voir arriver l’été. Peut-être aussi ai-je besoin de réconfort. Je suis enceinte de trois mois. Depuis trois mois, je porte en moi un enfant que Jérôme devra m’aider à faire naître et qui sera l’épanouissement de notre hivernage. »
En route pour la Péninsule (p. 43-44)
Hivernage et préparatifs (p. 77-78)
De Terra Firma à Avian (p. 141-143)
« À nouveau, j’allais la retrouver cette odeur, et j’étais heureuse. Heureuse d’être revenue aux rythmes de la terre. Car un traîneau, une tente et deux pieds sont un monde exigeant, gouverné par la logique, la raison, l’instinct, mais aussi par la fatalité et les nécessités naturelles. Cette vie fatigue le corps en même temps qu’elle le fortifie. Elle réduit nos actions à des rituels dépourvus de superflu ; elle éclaircit les chemins de l’esprit et de l’imagination. Alors, pourquoi n’ai-je pas voulu voyager plus loin encore, aux horizons proches qui nous attendaient ? Est-ce qu’une plus grande tente, des chiens, de belles journées ensoleillées et un but géographique précis nous auraient permis de découvrir cet autre pays et d’y voyager éternellement ? Peut-être. Mais j’aime aussi le monde qu’est notre bateau, sa sécurité et son intimité. J’aime notre île d’hiver et les changements saisonniers qui la transforment. Je veux y voir arriver l’été. Peut-être aussi ai-je besoin de réconfort. Je suis enceinte de trois mois. Depuis trois mois, je porte en moi un enfant que Jérôme devra m’aider à faire naître et qui sera l’épanouissement de notre hivernage. »
(p. 147)
En route pour la Péninsule (p. 43-44)
Hivernage et préparatifs (p. 77-78)
De Terra Firma à Avian (p. 141-143)