Matthieudnl, www.babelio.com, le 29 janvier 2019 :
? L’Empereur et les steppes, vous connaissez Marc Alaux ? Non ! Pauvres de vous ! L’avantage c’est que vous pouvez très rapidement y remédier en courant vous procurer un des livres de ce bonhomme souple et solide comme un bambou, qui promène sur la vie un regard coquin et profond derrière des lunettes, carrées comme ses mâchoires rasées de frais. Le cheveu court, le sourire clair et franc, la chemise repassée, le pantalon au pli impeccablement tenu, et puis ces chaussures invariablement cirées qui peinent à suivre un pas démesuré, voilà le genre de gusse. On l’imagine universitaire en santé qui survole les couloirs d’un obscur département de géographie où de vieux sages crapoteux glosent sur les échelles des cartes, non point. Or donc, Marc Alaux. Tout juste passé 40 ans, six livres et des milliers de kilomètres à pied à travers la steppe mongole. Le désert de Gobi, en hiver mais en compagnie (soyons fous, mais modestes), les moustiques au nord, à l’est et à l’ouest, la soif partout, les Mongols nulle part. De ses ambulations, il a rapporté deux livres merveilleux : La Vertu des steppes et Sous les yourtes de Mongolie. Le premier est une déclaration d’amour en 90 pages sur le bien qu’ont procuré à l’auteur l’herbe rase, les glacis arides et la chaleur des yourtes ; le second est une sorte de bible pour qui voudrait voyager en Mongolie et comprendre de quoi, comment et par qui ce pays est fait. Ce qu’il y a de bien avec Marc Alaux, c’est qu’il n’y a pas de place pour le romantisme. On ne chouine pas sur le nomadisme en perdition, on en explique les mutations ; on ne donne pas dans le larmoyant en faisant mine que ces gens qui ne possèdent que leur rude vie ont tout compris à l’existence. On parle avec sérieux des femmes mongoles, des pierres mongoles, du cheval mongol, de la musique mongole, de la lutte mongole et, accessoirement, des exploits physiques et de courage que l’auteur et son compagnon de marche ont dû déployer pour aller à la rencontre de ces humains forts comme des dieux et misérables comme des hommes. Si vous êtes fatigué de lire cet échalas courir sur le tapis steppique, se glacer les os dans les torrents et se vriller les vertèbres dans les montagnes, Joseph Kessel, La vie jusqu’au bout devrait vous remettre en selle ! Kessel, le journaliste génial, le romancier fantastique à la descente vertigineuse et au souffle de vie qui asphyxia ceux qui avaient commis l’erreur de s’approcher trop près de ce soleil. Jeff, le magnifique, le jouisseur, conté par Marc Alaux, lumineux et sobre, qui a survécu à son premier printemps mongol en relisant tous les soirs à la lueur de la lampe frontale les pages symphoniques des Cavaliers, un des chefs-d’œuvre de “l’Empereur”. Forcément, ça vous forge un livre. Deux cents pages superbes, sans complaisance aucune, regorgeant de détails et pleines d’humour qui vous font comprendre l’étendue du mythe et la sublime difficulté de vivre quand on est un génie. Il y a quelque temps, Marc Alaux est reparti refroidir sa fièvre d’existence par -40 °C plusieurs mois sous une yourte. Dans le grand Ouest mongol il a vécu avec des éleveurs extrêmement pauvres, a beaucoup travaillé la journée et écrit le soir. »
Lodewijk Allaert, écrivain-voyageur, le 8 avril 2016 :
? Le temps est, paraît-il, un ingrédient essentiel dans l’écriture d’un livre. Je l’ai lu à la page 141 de l’excellent ouvrage Joseph Kessel, La vie jusqu’au bout?
J’en profite pour vous dire à quel point j’ai eu plaisir à le lire. Je trouve que Marc Alaux a accompli, avec une extrême justesse, ce périlleux exercice de la biographie, et qui plus est, de la biographie d’un monument comme Kessel. Il est parvenu à démêler l’imbroglio kesselien puis à en faire la synthèse tout en conservant un équilibre chronologique et une trame narrative extrêmement fluide. Ce qui permet au lecteur de lire avec une grande clarté dans le fouillis existentiel de l’écrivain. Mais le plus brillant dans tout ça, c’est qu’au-delà du travail de documentation et de synthèse, il y a l’esprit et la plume affûtée de celui qui raconte. À tel point que lorsqu’on referme le livre, ce n’est pas Kessel mais Alaux qu’on aimerait continuer à lire.
Encore toutes mes félicitations à l’auteur pour son bel ouvrage. »
Philippe Lacoche, Le Courrier picard, le 22 mars 2016 :
? “Journaliste de métier, écrivain par vocation”, se plaisait-il à dire. Mais aussi homme d’action, émigré russe, jeune homme bagarreur, aviateur pendant la Grande Guerre, reporter, courageux résistant, homme de lettres reconnu, admiré, noceur invétéré, épris d’absolu? il n’y a pas un, mais cent, mille Joseph Kessel. Éditeur et écrivain, avec Joseph Kessel, La vie jusqu’au bout, Marc Alaux dresse un portrait passionnant et original du lion fraternel. La fin de l’opus est augmentée de délicieuses miscellanées où, dans le désordre, on apprend de nombreuses anecdotes sur l’écrivain. Parmi celles-ci, les propos d’Henry de Monfreid : “Sous alcool Kessel est déchaîné ; c’est la brute russe qui domine tout.” Sacré Kessel ! »
Carole Lefrançois, Télérama, le 24 décembre 2015 :
? “Les grands voyages ont ceci de merveilleux que leur enchantement commence avant le départ même. On ouvre les atlas, on rêve sur les cartes. On répète les noms magnifiques des villes inconnues”, écrivait Joseph Kessel (1898-1979). Alexandre Héraud explore son univers romanesque avec son beau talent de conteur dans 116, rue Albert-Londres, sur France Inter. Il part sur ses traces en Afghanistan, Birmanie, Sibérie, Afrique, porté par les récits de Marc Alaux, dernier biographe de cette figure charismatique, lui-même amoureux des steppes d’Asie centrale. Alaux a arpenté la Mongolie avec un des livres de Kessel qu’il lisait et relisait, fasciné. Depuis, ils font un bout de chemin ensemble : sa personnalité résonne avec celle de l’écrivain, dans la lignée de Conrad, Kipling, Stevenson ou London – qui clamait que “le reportage et le roman se complètent et sont étroitement liés”. »
Vincent Desjuzeur, librairie Raconte-moi la Terre, décembre 2015 :
? La remarquable collection “Compagnons de route” des éditions Transboréal s’enrichit avec un superbe Kessel. Marc Alaux nous offre une excellente biographie, dense, érudite, affectueuse mais aussi lucide, du grand homme. Merci à lui. »
Mireille Sanchez, www.destimed.fr, le 18 septembre 2015 :
? Qui d’autre que Marc Alaux, écrivain nomade, pouvait aborder (comme une île ou comme une forteresse) la vie de Joseph Kessel, s’y promener et nous y entraîner ? Joseph Kessel, cet “ogre de l’écriture et du voyage”. Marc Alaux nous emmène sur les traces du “Lion”, de l’orée de son existence jusqu’à l’heure des comptes (il faut bien mourir). Nous suivons, découvrons ou redécouvrons les traces d’un homme boulimique de vie, grand consommateur de sensations fortes, de femmes, d’alcool et d’opium. Mais dans cette urgence de vivre, c’est d’abord un journaliste investi, attentif aux bouleversements et aux soubresauts guerriers du monde. Et avec quel talent, quelle acuité, quelle vision des hommes, de leurs faits de guerre et autres. Passion et simplicité ne cesseront d’animer cette force de la nature. “Être fidèle à sa jeunesse” était la devise de Joseph Kessel et, si ses traits trahissaient une vie d’excès, à l’hiver de celle-ci, il paraissait toujours plus jeune qu’il ne l’était.
Marc Alaux nous dit : “L’élégance sobre de ses textes les rend marquants, de même que le style alerte, efficace et sans tricherie. Les mots ont parfois vieilli mais ils ne ressemblent pas à des vêtements trop portés. L’humanisme du regard, jamais convenu, est intemporel et nous invite à combattre le ‘déprimisme’ contemporain par l’émerveillement. Les vérités profondes que Kessel a illustrées restent enchâssées dans son œuvre.”
La lecture du livre de Marc Alaux nous tient en apnée de la première à la dernière page et finit par nous laisser K.-O. L’auteur nous avait prévenus : “à suivre avec précaution” mais comment résister à la vivance de l’ogre, comment ne pas vibrer de ses aventures, comment ne pas saluer cette vie hallucinée, exigeante et avide qui a donné tant de chefs-d’œuvre littéraires et journalistiques ? Et Alaux de conclure : “Kessel disait modestement se contenter de rapporter l’histoire des hommes qu’il rencontrait. À mon humble mesure, je peux dire qu’en racontant la sienne j’ai gagné un compagnon de route fidèle et vibrant. Et surtout je comprends mieux pourquoi l’écriture trace une ligne entre la lumière et le chaos qu’on porte en soi.” Le voyage s’achève. Le temps d’un livre admirable, nous avons côtoyé le vertige de la vie de Joseph Kessel, sa vie jusqu’au bout. N’empêche, comme le dit Marc Alaux, “Si l’humanité manque d’élan, la grandeur et la hauteur de ce personnage peuvent être motrices. Il pointe tel un fanal à l’horizon, il redonne à la terre son éclat et sa vastitude?” »
Jean-Louis Gouraud, La Revue n° 55-56, septembre-octobre 2015 :
? À l’issue de la très belle narration qu’il fait des tribulations de son héros, dont la vraie vie est encore plus passionnante que ses romans, Marc Alaux écrit fort justement “que les morts revivent un peu dans le récit qu’on fait de leur vie”. Lui-même grand voyageur, grand lecteur, aventurier mais aussi libraire (et éditeur), Marc Alaux parvient, près de quarante ans après la mort de Kessel, à le faire revivre beaucoup. À nous le rendre plus proche, familier, à nous faire pénétrer dans le cercle sacro-saint de ses amis.
Certes, la matière ne manquait pas. Personnage excessif, bourlingueur infatigable, écrivain et journaliste à l’écriture abondante et généreuse, buveur et noceur impénitent, Kessel est pour celui qui veut en parler ce qu’on appelle un bon sujet, voire “un bon client”. Mais il fallait toute la finesse, toute la subtilité de Marc Alaux pour faire ressortir, justement, la complexité qui se cache nécessairement derrière une apparence aussi monolithique.
Je recommande très chaleureusement cet ouvrage, Joseph Kessel, La vie jusqu’au bout, le meilleur que tous ceux que l’auteur du Lion, de L’Armée des ombres, de Belle de jour, des Cavaliers et d’autres récits ou romans inoubliables a suscités. »
Tyn Braun, Globe-Trotters n° 163, septembre-octobre 2015 :
? Un aventurier comme on n’en fait plus ! Tour à tour soldat, journaliste, reporter de guerre, résistant et, bien sûr et surtout, écrivain. Un récit pour voyager aux côtés de cet homme hors du commun, surnommé “le lion”, dont il avait le tempérament : solitaire, misogyne, bagarreur, amoureux des grands espaces, du risque et de l’aventure, jouisseur de la vie et de ses plaisirs. Homme de terrain témoin de deux guerres et d’un monde en mutation, Joseph Kessel a mené son existence intensément, jusqu’au bout. Marc Alaux signe une biographie inspirée et inspirante, partageant avec nous l’histoire d’une vie exceptionnelle. »
Nathalie Kermovant, Le Télégramme n° 911, le 26 juillet 2015 :
? Combien de vies a donc vécu Joseph Kessel ? Plusieurs, à n’en pas douter, tant il a exploré l’existence dans tous les sens. Vie qu’il a d’ailleurs failli perdre à de nombreuses reprises, tout au long d’un destin aussi exceptionnel qu’était l’homme. Marc Alaux en brosse un portrait intense, entier, teinté d’admiration, sans pour autant renier les travers de cet ogre qui dévore la vie avec un appétit insatiable. »
Nathalie Glorion, www.lespassionsdechinook.com, le 29 juin 2015 :
? Quand Marc Alaux, l’auteur, m’a contactée pour me proposer la lecture de ce livre, j’ai accepté aussitôt, bien que, finalement, je ne connaisse pratiquement pas Joseph Kessel. Je connais son nom bien évidemment ainsi que Le Lion, son ouvrage le plus célèbre que j’ai lu en primaire, mais c’est tout. Joseph Kessel ayant la réputation d’avoir été un journaliste assez aventurier, j’étais curieuse de découvrir sa vie à travers cette autobiographie.
Marc Alaux, passionné de la Mongolie, est l’auteur de Sous les yourtes de Mongolie et de La Vertu des steppes dont je vous parle ici. Ce livre est édité dans la toute nouvelle collection “Compagnons de route”, qui regroupe des essais sur des personnalités qui ont un jour voyagé et dont la vie a été source de fascination et d’inspiration pour les auteurs des titres de celle-ci.
“Compagnons de route” est vraiment agréable à lire, car non seulement elle est imprimée en deux couleurs, ce qui donne du peps au livre, mais elle est aussi agrémentée, en fin d’ouvrage, de miscellanées sur le personnage. J’ai d’ailleurs commencé ma lecture par la fin pour me situer un peu plus le personnage.
Comme dit plus haut, je ne connaissais que très peu (voire pas du tout) Joseph Kessel quand j’ai commencé ma lecture, mais j’aime beaucoup lire les biographies. J’aime découvrir les écrivains par ce biais et, seulement ensuite, me plonger dans leurs écrits. Je dois vous avouer que Joseph Kessel, La vie jusqu’au bout m’a passionnée tellement sa vie est particulièrement riche, mouvementée et engagée. Il a couvert, avec son métier de journaliste reporter, de nombreux conflits dans le monde. Pendant la Seconde Guerre mondiale par exemple, il entre dans la Résistance et compose le célèbre Chant des partisans (vous saviez, vous, que c’était Kessel qui l’avait écrit ? Moi non !).
Je suis toujours admirative du travail de recherche qui doit être effectué pour écrire une biographie et d’autant plus pour celle-ci, car elle est agrémentée, au fil des pages, de nombreux extraits de romans, de citations et d’articles. C’est un livre passionnant, écrit par un auteur passionnant sur un journaliste écrivain passionnant ! »