Collection « Visions »

« ?L?-bas, prendre une photo, m?expliquait ?meric Fisset, exige toujours un effort. Il y a les frissons d?s l?arr?t, le poids du sac ? dos, la pluie ou le vent, et les moufles ? retirer. Alors, on en prend une, deux au plus, et l?on prot?ge de nouveau ses doigts. Par ??40??C, il faut jusqu?? vingt minutes pour que les mains retrouvent toute leur chaleur?? Les photos sont donc pr?cieuses. En feuilletant cet album, ne vous contentez pas de les regarder, mais imaginez le contexte de leur prise. Qu?on se repr?sente leur auteur dans le froid ou l?humidit?, les dangers. Qu?on se rappelle qu??meric ?tait tout seul, au milieu des ours et des loups. Et qu?on songe que personne d?autre ne profitait de cette beaut? sauvage, acceptant les souffrances n?cessaires pour la contempler.
Tout a un prix. Les aventuriers le savent et rapportent leurs ?motions?: celles d??meric sont impr?gn?es de respect. Regardez comment il voyage?: ? pied, ? la rame, ? skis, en kayak, ? tra?neau. Lentement. Seul, ? son propre rythme. Ni moteur, ni vitesse. Il s?aventure ? pied, dans une nature dont il ignore si elle va l?accepter. Mais le respect et la ferveur de son approche lui gagnent sa compr?hension. Il se glisse dans des paysages qui le grandissent, se joue ? ? la force de ses bras ou au pas lent des montagnards ? d??l?ments qui, il le sait, sont plus forts que lui. Alors, il s?en vient respectueusement, comme un p?lerin. Pas question de battre des records, de planter un drapeau ou de marquer son passage. ?meric revient aux origines de l?exploration, abordant l?inconnu ou le tr?s m?connu sans l?arrogance de celui qui utilise la technique ou emploie des porteurs. Il entre dans les villages isol?s ? pied, pour ne d?ranger personne, et les portes s?ouvrent. Par respect pour l?homme courageux.
L?Alaska est unique. Cette grande terre conjugue les extr?mes et ne d?voile sa grandeur qu?? ceux qui ne redoutent point de s?y perdre. En deux vastes p?riples, ?meric ne s?y est pas perdu et a appris ? l?aimer. Par la photographie, il partage cette fascination avec nous, qui n?avons peut-?tre pas la chance ? ni le go?t ? de la d?couvrir ainsi. Alors, nous sommes chanceux. De page en page, ce n?est pas seulement la ?Derni?re Fronti?re? am?ricaine qui se r?v?le, mais surtout le message de bonheur d?un aventurier. Une belle histoire, tout simplement. »