Interviews
Massif du Khan-Khöökhi – Uvs (Mongolie)
Année 2004
© Laurent Barroo
Marc Alaux – Des Causses au Gobi
propos recueillis par Matthieu Delaunay
Archives des interviews
Quel événement vous a mené au voyage ?
J’ai simplement eu envie de prendre ma vie en main. À 16 ans, je suis parti avec mon meilleur ami d’enfance dans la nature, sans duvet, sans réchaud, par tous les temps. C’était âpre, mais nous avions l’impression de ne pas faire comme les autres. Pendant dix ans nous nous sommes interdits de sortir de France, estimant qu’il y avait suffisamment de choses à y voir. Et puis nous avons découvert le causse Méjean, la ? petite Mongolie ». De cette découverte est née une envie de voir quelque chose de fort, au sujet d’une réalité qui n’était pas la nôtre.
D’où vous vient cet appétit pour la Mongolie ?
Je n’accorde pas d’importance au choix de la Mongolie, j’accorde de l’importance à ce qui m’intéresse. Les voyages que j’effectue correspondent à un mode de vie qui demande chaque jour d’exploiter, de développer de l’énergie. L’envie de départ suppose de nourrir une démarche passionnée pour le voyage. Je voulais simplement partir dans un espace que je croyais vierge et la Mongolie s’est imposée. Mais j’aurais pu partir ailleurs que dans ce pays que tout le monde connaît mais dont on ne sait pas grand-chose.
Vos études d’archéologie vous ont-elles servi à découvrir le monde ?
Du gaucho au trappeur américain en passant par le danseur de guerre zoulou, partout, je trouverais de l’intérêt. L’archéologie apprend à apprécier la diversité et oriente le regard, mais je ne crois pas que ce soit un atout par rapport à une autre discipline. Cette formation offre des outils qui permettent de décrypter les terrains, le plan d’un village, la répartition des hommes à travers un territoire. C’est une approche différente de la géographie qui amène à s’intéresser au passé mais, en voyage, l’essentiel est vivant.
Vous êtes assistant d’édition, pour vous écriture et voyage sont donc indissociables ?
J’ai toujours trouvé de l’intérêt dans les métiers que j’ai exercés. Aujourd’hui, en plus d’être passionnant, mon métier est enrichissant. Transboréal est une petite structure, l’investissement est donc énorme. C’est épuisant mais cet engagement pour moi est essentiel. Je n’aime pas m’ennuyer et pour cela il me faut, d’une manière ou d’une autre, puiser dans mes ressources pour faire appel à la créativité et à l’inventivité.
Quel livre sur la Mongolie conseilleriez-vous à un néophyte ?
Il faut découvrir Galsan Tschinag parce que c’est le seul auteur mongol traduit en français, ce n’est pas rien. En le lisant, on s’apercevra qu’il y a un nombre ahurissant de publications, de poèmes, de romans en mongol. Souvenirs d’un voyage dans la Tartarie et le Tibet est également un livre extraordinaire écrit au XIXe siècle par Évariste Huc. Ce missionnaire français avait été envoyé dans cette région pour essayer de convertir les Mongols au christianisme? évidemment, comme tous les autres, il n’y arrivera pas ! Mais de cette expérience va naître un récit intelligent, fin et hilarant.
J’ai simplement eu envie de prendre ma vie en main. À 16 ans, je suis parti avec mon meilleur ami d’enfance dans la nature, sans duvet, sans réchaud, par tous les temps. C’était âpre, mais nous avions l’impression de ne pas faire comme les autres. Pendant dix ans nous nous sommes interdits de sortir de France, estimant qu’il y avait suffisamment de choses à y voir. Et puis nous avons découvert le causse Méjean, la ? petite Mongolie ». De cette découverte est née une envie de voir quelque chose de fort, au sujet d’une réalité qui n’était pas la nôtre.
D’où vous vient cet appétit pour la Mongolie ?
Je n’accorde pas d’importance au choix de la Mongolie, j’accorde de l’importance à ce qui m’intéresse. Les voyages que j’effectue correspondent à un mode de vie qui demande chaque jour d’exploiter, de développer de l’énergie. L’envie de départ suppose de nourrir une démarche passionnée pour le voyage. Je voulais simplement partir dans un espace que je croyais vierge et la Mongolie s’est imposée. Mais j’aurais pu partir ailleurs que dans ce pays que tout le monde connaît mais dont on ne sait pas grand-chose.
Vos études d’archéologie vous ont-elles servi à découvrir le monde ?
Du gaucho au trappeur américain en passant par le danseur de guerre zoulou, partout, je trouverais de l’intérêt. L’archéologie apprend à apprécier la diversité et oriente le regard, mais je ne crois pas que ce soit un atout par rapport à une autre discipline. Cette formation offre des outils qui permettent de décrypter les terrains, le plan d’un village, la répartition des hommes à travers un territoire. C’est une approche différente de la géographie qui amène à s’intéresser au passé mais, en voyage, l’essentiel est vivant.
Vous êtes assistant d’édition, pour vous écriture et voyage sont donc indissociables ?
J’ai toujours trouvé de l’intérêt dans les métiers que j’ai exercés. Aujourd’hui, en plus d’être passionnant, mon métier est enrichissant. Transboréal est une petite structure, l’investissement est donc énorme. C’est épuisant mais cet engagement pour moi est essentiel. Je n’aime pas m’ennuyer et pour cela il me faut, d’une manière ou d’une autre, puiser dans mes ressources pour faire appel à la créativité et à l’inventivité.
Quel livre sur la Mongolie conseilleriez-vous à un néophyte ?
Il faut découvrir Galsan Tschinag parce que c’est le seul auteur mongol traduit en français, ce n’est pas rien. En le lisant, on s’apercevra qu’il y a un nombre ahurissant de publications, de poèmes, de romans en mongol. Souvenirs d’un voyage dans la Tartarie et le Tibet est également un livre extraordinaire écrit au XIXe siècle par Évariste Huc. Ce missionnaire français avait été envoyé dans cette région pour essayer de convertir les Mongols au christianisme? évidemment, comme tous les autres, il n’y arrivera pas ! Mais de cette expérience va naître un récit intelligent, fin et hilarant.