Interviews
Delhi (Inde)
Année 2009
© Claire Tardieu
Marc Tardieu – Dans les pas du Bouddha
propos recueillis par Matthieu Delaunay
Archives des interviews
Pourquoi vous êtes-vous converti au bouddhisme ?
Ma conversion a eu lieu à la suite d’une recherche existentielle et d’une quête spirituelle très forte. J’étais complètement athée mais, dans les années 1980, il y avait une grande mouvance bouddhiste mêlée d’idéalisme et de scepticisme à la fois. C’est l’harmonie de cette religion qui m’a le plus touché, à une période où j’avais tendance à m’éparpiller? J’avais besoin de me retrouver, de me recentrer sur les valeurs essentielles de la vie, pour trouver la paix intérieure, donner du sens à mon existence. Le bouddhisme s’est imposé comme une réponse.
Quel élan vous a poussé à écrire un ouvrage sur les communautés étrangères en France ?
J’ai grandi en Seine-Saint-Denis au milieu de populations d’origines immigrées très importantes. Là, j’ai pu mesurer, au sein même de ma propre famille, le racisme dont sont victimes ces personnes. J’ai trouvé la vision que l’on avait d’eux profondément injuste. C’est donc avec cet état d’esprit et la tête pleine du souvenir des visages chers de mon enfance que j’ai décidé de m’atteler à l’écriture de ce livre. En fin de compte, Bretons, Sénégalais ou Auvergnats, tous, nous sommes centrés sur notre propre culture. J’ose croire que l’ouvrage que j’ai écrit aide à s’écarter de ce que l’on connaît déjà pour s’intéresser à l’autre.
Après trente ans de pratique, en quoi votre pèlerinage sur les lieux historiques de la vie du Bouddha a-t-il renouvelé votre foi ?
Il s’agit d’une démarche exclusivement personnelle. Après des années passées à vivre en ville, un peu enfermé, j’avais besoin de bouger, de rentrer physiquement dans l’univers du bouddhisme. Ma foi n’en a pas été changée, elle a juste davantage de chair. Au début de cette quête, je me suis senti décalé par rapport à la réalité dans laquelle je vivais. Ce qui est intéressant, c’est que cela m’a permis de mieux cerner l’état d’esprit avec lequel je voudrais partir au cours de voyages futurs.
Quelle satisfaction éprouvez vous en travaillant sur des traductions de textes bouddhiques ?
Au départ, je n’avais pas particulièrement envie de traduire, j’avais juste besoin d’argent. Peu à peu, j’y ai pris goût et, aujourd’hui, je traduis des textes assez fondamentaux avec passion. Ils sont devenus pour moi plus importants que mes textes personnels. La traduction est une tâche très enrichissante culturellement et intellectuellement. Mais l’érudition n’amène pas pour autant la foi ; la foi, c’est la décision d’incarner quelque chose par rapport à un enseignement.
Quel auteur, selon vous, parle le mieux du bouddhisme au grand public ?
J’ai été particulièrement marqué par la sensibilité et le style d’Hermann Hesse, mais je ne suis pas adepte de littérature en rapport avec le bouddhisme. À 20 ans, j’avais beaucoup de plaisir à lire les Illuminations de Rimbaud pour son côté jeune fou et bohème. La Condition humaine d’André Malraux, par sa portée politique, m’a passionné. Enfin, Bernard Ollivier m’a bluffé. Le personnage d’abord, qui a eu une histoire personnelle difficile, et la dimension physique de son voyage, effectué tout de même à 60 ans !
Ma conversion a eu lieu à la suite d’une recherche existentielle et d’une quête spirituelle très forte. J’étais complètement athée mais, dans les années 1980, il y avait une grande mouvance bouddhiste mêlée d’idéalisme et de scepticisme à la fois. C’est l’harmonie de cette religion qui m’a le plus touché, à une période où j’avais tendance à m’éparpiller? J’avais besoin de me retrouver, de me recentrer sur les valeurs essentielles de la vie, pour trouver la paix intérieure, donner du sens à mon existence. Le bouddhisme s’est imposé comme une réponse.
Quel élan vous a poussé à écrire un ouvrage sur les communautés étrangères en France ?
J’ai grandi en Seine-Saint-Denis au milieu de populations d’origines immigrées très importantes. Là, j’ai pu mesurer, au sein même de ma propre famille, le racisme dont sont victimes ces personnes. J’ai trouvé la vision que l’on avait d’eux profondément injuste. C’est donc avec cet état d’esprit et la tête pleine du souvenir des visages chers de mon enfance que j’ai décidé de m’atteler à l’écriture de ce livre. En fin de compte, Bretons, Sénégalais ou Auvergnats, tous, nous sommes centrés sur notre propre culture. J’ose croire que l’ouvrage que j’ai écrit aide à s’écarter de ce que l’on connaît déjà pour s’intéresser à l’autre.
Après trente ans de pratique, en quoi votre pèlerinage sur les lieux historiques de la vie du Bouddha a-t-il renouvelé votre foi ?
Il s’agit d’une démarche exclusivement personnelle. Après des années passées à vivre en ville, un peu enfermé, j’avais besoin de bouger, de rentrer physiquement dans l’univers du bouddhisme. Ma foi n’en a pas été changée, elle a juste davantage de chair. Au début de cette quête, je me suis senti décalé par rapport à la réalité dans laquelle je vivais. Ce qui est intéressant, c’est que cela m’a permis de mieux cerner l’état d’esprit avec lequel je voudrais partir au cours de voyages futurs.
Quelle satisfaction éprouvez vous en travaillant sur des traductions de textes bouddhiques ?
Au départ, je n’avais pas particulièrement envie de traduire, j’avais juste besoin d’argent. Peu à peu, j’y ai pris goût et, aujourd’hui, je traduis des textes assez fondamentaux avec passion. Ils sont devenus pour moi plus importants que mes textes personnels. La traduction est une tâche très enrichissante culturellement et intellectuellement. Mais l’érudition n’amène pas pour autant la foi ; la foi, c’est la décision d’incarner quelque chose par rapport à un enseignement.
Quel auteur, selon vous, parle le mieux du bouddhisme au grand public ?
J’ai été particulièrement marqué par la sensibilité et le style d’Hermann Hesse, mais je ne suis pas adepte de littérature en rapport avec le bouddhisme. À 20 ans, j’avais beaucoup de plaisir à lire les Illuminations de Rimbaud pour son côté jeune fou et bohème. La Condition humaine d’André Malraux, par sa portée politique, m’a passionné. Enfin, Bernard Ollivier m’a bluffé. Le personnage d’abord, qui a eu une histoire personnelle difficile, et la dimension physique de son voyage, effectué tout de même à 60 ans !