Soudan du Sud : un pays est né !
par
Au fil des méandres marécageux et difficilement accessibles du Nil blanc issu du lac Victoria, face à un horizon éperdument plat, la culture nilotique des Shilluks, Nuers et Dinkas se dévoile : des hommes au front scarifié, amoureux de leurs vaches, éleveurs en quête perpétuelle d’eau et d’herbe ; des femmes, souvent scarifiées elles aussi, qui s’affairent aux corvées d’eau et gardent le campement. Les Nuers et les Dinkas, fins et élancés, sont les seuls à vivre dans le terrible Sudd et ses contreforts, naviguant entre les terres cultivables et celles inondées par les pluies et le toic, zone de crue du Nil blanc : ils n’auraient de parenté avec aucune tribu africaine existante. La guerre, qui a opposé le Nord, musulman, au Sud, majoritairement chrétien, a duré de 1983 à 2005 et reste en mémoire. Toutefois, le 9 juillet 2011, le Soudan du Sud a choisi massivement la liberté et le devoir de relever lui-même d’immenses défis. Si les tribus se livrent encore à de violentes razzias sur le bétail, une page sombre de l’histoire semble résolument tournée. Les yeux se portent vers l’avenir, bien que les pieds restent, à la saison des pluies, prisonniers de la boue.
Ingénieur en constructions hydrauliques, Caroline Riegel a représenté le Comité international de la Croix-Rouge au Soudan du Sud et mis en place des projets pour améliorer l’accès à l’eau potable des populations rurales et urbaines. Auparavant, elle avait œuvré à la construction de barrages : en France, au Québec, au Gabon, une expérience en pleine forêt vierge qui a fait l’objet du récit Éclats de cristal chez Phébus, et sur l’Indus, au Pakistan.
En savoir davantage sur :
Retour ŕ la liste des conférences