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Toma maté !
par
le jeudi 12 mai 2011 à 20 heures 30


En Argentine, le cheval fait réellement partie de la vie quotidienne : on l’utilise encore pour travailler et se déplacer. Un équidé pour 4 habitants, c’est le plus fort ratio mondial. Seule la route 40, à l’ouest, relie la Patagonie au reste du pays. Mais elle est toujours éloignée des nombreuses estancias, aussi le cheval s’impose-t-il vite comme le seul moyen de transport mais aussi de communication. Le voyage équestre requiert une bonne connaissance de l’animal. C’est une entreprise où chacun a besoin de l’autre, où le cavalier voit la nature environnante avec l’œil de qui la scrute et l’étudie pour y dénicher les ressources indispensables à la survie de sa monture et de ses bêtes de bât.


En novembre 2007, Fanny Hubinet part avec Estelle Tournois et son chien Baloo pour un voyage de cinq mois en Argentine, au pied de la cordillère des Andes. Elle part réaliser son rêve d’enfant, se fondre à cheval dans les grandioses paysages d’une nation cavalière, encore sauvage. Fanny n’a jamais fait de voyage au long cours, Estelle n’a jamais passé plus d’une journée en selle et Baloo est un jeune chien d’à peine 1 an. Mais quand l’envie est partagée, l’audace stimule et tout devient possible.
Fanny et Estelle partent seules, dans un monde d’hommes, isolées pendant des mois dans la pampa argentine, où le plus proche village est à huit heures de monte. Elles vont parcourir près de 3 000 km d’El Calafate à San Carlos de Bariloche, du sud au nord de la Patagonie. Chaque jour, des inquiétudes quotidiennes rythment et régissent leurs choix : l’eau et les blessures des animaux. Elles vivent à leur rythme, ne pouvant s’arrêter le soir qu’à un endroit où leurs chevaux pourront boire. C’est toute la différence entre le voyage à pied et le voyage à cheval, l’animal et ses besoins vitaux guident et décident des étapes.
Au fil de leur chevauchée, elles rencontrent régulièrement gauchos ou péones, intrigués par ces cavalières venues se perdre dans la pampa patagonne. Les questions fusent sur leurs motivations ; elles qui vivent dans un pays riche, pourquoi ne se déplacent-elles pas en 4x4 plutôt que de lutter dans le vent incessant de ces rudes contrées ? Elles essaient de répondre à leurs interrogations tout au long du voyage, en vivant un peu comme eux. Ils apportent une aide indispensable, transmettant leur connaissance du terrain et des points d’eau.
Voyageant entre 500 et 1 300 m d’altitude au pied de la Cordillère, alternant steppes désertiques et parcs naturels verdoyants, la caravane vit des moments exceptionnels, rencontre des gens inoubliables et parcourt des paysages époustouflants.



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