Pakistan, la terre de l’Indus
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Le Pakistan, officiellement République islamique du Pakistan, est un pays asiatique islamique limité par l’Inde à l’est, la mer d’Oman au sud, l’Iran à l’ouest, l’Afghanistan et la Chine au nord-est. Sa superficie est de 803 940 km2 et il s’agit du sixième pays le plus peuplé du monde. Le Cachemire, dont les frontières sont revendiquées tant par l’Inde que par le Pakistan, est partagé par les deux États. Avant son indépendance en 1947, le Pakistan faisait partie de l’Inde et avait été colonisé par les Britanniques. C’est ainsi qu’il entretient des relations tendues avec l’Inde depuis sa création. L’islam sunnite est la religion majoritaire, avec 75 % de la population ; 20 % des Pakistanais sont chiites et se concentrent dans le nord-ouest du pays, près de la frontière afghane. Entre 1990 et 2007, les tensions entre sunnites et chiites ont provoqué la mort d’environ 4 000 personnes.
Le Pakistan moderne est divisé en quatre provinces : le Penjab (frontière nord-est avec l’Inde), le Sind (frontière sud-est avec la mer d’Oman et l’Inde), le Balouchistan (frontière sud-ouest avec l’Iran et l’Afghanistan) et la Frontière du Nord-Ouest (frontière nord-ouest avec l’Afghanistan). Enfin, à la frontière nord-est avec la Chine et l’Inde, il y a aussi l’Azad-Cachemire, territoire fédéral revendiqué par l’Inde, et au nord du Baloutchistan, une bande étroite le long de l’Afghanistan (de 2 000 km sur environ 50 de large), appelée « Régions tribales ». Ces régions tribales comptent une population de 5 millions de Pachtouns – l’ethnie des talibans – regroupés en 1 200 tribus et clans. C’est là que se cachent les talibans, Al-Qaeda et Oussama Ben Laden. Les armes, le haschich et l’héroïne y circulent librement. La zone est pratiquement indépendante, même si elle fait partie du Pakistan. Les habitants sont pauvres, conservateurs et hostiles aux étrangers. Le nom de Pakistan a été formé en 1940 à partir des initiales (en ourdou) des provinces de l’époque dont on souhaitait la séparation d’avec l’Inde : Penjab, Afghanistan, Cachemire, Sind, Balouchistan.
La région actuelle du Pakistan a été administrée par différents peuples et empires (Aryens, Perses, Ghaznavides, Seldjouks, Arabes, Rajputs, Moghols…). Toutes ces influences culturelles ont laissé de nombreuses traces. Le site de Mohenjo-daro est un site important de la civilisation de la vallée de l’Indus, les restes d’une des plus grandes cités de l’âge du bronze, première en son avancement de l’humanité. Le Pakistan est un carrefour des itinéraires commerciaux historiques, y compris la route de la soie. Largement agricole, le pays compte une importante industrie textile. Les Pakistanais ont hérité de 8 775 kilomètres des 42 000 kilomètres du réseau ferroviaire des anciennes Indes britanniques. En 1989, des accidents ont prouvé que les chemins de fer étaient mal entretenus et c’est par la route que se faisait l’essentiel des échanges dans une économie sous-développée.
Le Pakistan compte près de 80 langues. Les plus importantes, celles parlées par plus de 1 million de locuteurs, sont pour la plupart des langues indo-iraniennes, et c’est l’ourdou, instrument de l’unité nationale, qui est devenu l’une des langues officielles avec l’anglais, la langue de l’ex-colonisateur. Il n’y a pas d’anglophones indigènes au Pakistan, mais juste 12 000 Britanniques. Cela dit, la plupart des élites instruites et cultivées savent parler et écrire l’anglais. Cependant, depuis 1947, l’ethnie ourdoue a exercé un rôle politique prépondérant au Pakistan. Il en a découlé une expansion considérable de l’ourdou comme langue nationale au point où l’anglais a reculé.
La politique du Pakistan a été fortement influencée par divers coups d’État, dont celui du général Zia. Ce dernier fit pendre le président de l’époque, Ali Bhutto. Depuis 1947, le pays a toujours connu une forte instabilité politique et les phases de dictature militaire, souvent dirigées par l’ethnie ourdoue et/ou sindhie, ont alterné avec de trop brefs retours à la démocratie. Au Pakistan, l’armée, la seule institution nationale organisée, contrôle l’industrie, le commerce, l’agriculture, la bureaucratie, pratiquement tout ; il s’agit d’une véritable colonisation de l’intérieur disposant de 40 % du budget national.
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