Vies du Népal
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Comparé aux deux géants qui le cernent et se le disputent – la Chine au nord et l’Inde dans les trois autres directions cardinales –, le Népal ressemblait il y a quelques années encore à un royaume oublié, presque hors du temps. Sur la face sud de la chaîne himalayenne, ce pays devenu république en 2008 compte huit sommets de plus de 8 000 mètres mais prend ses racines dans la plaine indo-gangétique, tropicale et humide. Il s’élève ensuite progressivement, formant des vallées fertiles de moyenne attitude, aux rizières puis cultures en terrasses, dont celle de la grouillante Katmandou surpeuplée et polluée, avant de se redresser abruptement jusqu’à former avec le Tibet ce qu’on appelle le « Toit du monde », demeure des dieux et des neiges éternelles. Sa diversité naturelle et climatique est à l’image de sa diversité ethnique et religieuse : des Sherpa aux Newar en passant par diverses populations d’origine tibétaine, plus de soixante ethnies aux modes de vie très différents se partagent le territoire et pratiquent l’hindouisme ou le bouddhisme sous différentes formes.
Le Népal fascine tous les randonneurs du monde : Françoise Caillette-Deneubourg n’échappe pas à la règle. La marche incite à l’ouverture à l’autre. Marcher, c’est ressentir, voir, entendre, humer, toutes sensations qui nourrissent son travail de peintre. L’altitude impose un rythme de marche lent propice à la réflexion et à l’observation. Dessiner est un sésame extraordinaire. Où qu’elle soit, dès qu’elle commence à dessiner et à peindre, les enfants d’abord puis les adultes l’entourent, avec leurs rires et leurs commentaires qui cèdent bientôt place au silence ; la complicité et la confiance s’installent : l’artiste, le temps de la réalisation de son œuvre, devient des leurs. Venue au Népal une première fois en novembre 1999 autour des Annapurnas, Françoise Caillette-Deneubourg rêvait de découvrir d’autres aspects de ce pays, aussi retourne-t-elle en août 2002 au Mustang, puis dans la région du Manaslu en octobre 2009 et enfin dans le Khumbu, vers le camp de base de l’Everest, en novembre 2010. Son propos est de partager sa découverte à travers des dessins qui traduisent toutes les émotions nées de ses différents parcours : admiration, respect, tendresse et émerveillement pour un peuple exemplaire par son labeur acharné, sa dignité et sa spiritualité. Sa vision du Népal n’est pas celle d’une ethnologue ni d’une historienne mais bien celle d’une artiste.
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