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Dans les veines du Klondike, au Yukon
par
le jeudi 18 juin 2009 à 20 heures 30


Le Yukon, dont la superficie atteint presque celle de la France, est l’un des trois territoires du Nord canadien. Situé entre les territoires du Nord-Ouest et la province de la Colombie-Britannique, il est bordé à l’ouest par le 49e État américain, l’Alaska, et au nord par la mer de Beaufort. Sa capitale est Whitehorse et son point culminant, qui est aussi celui de la Confédération, le mont Logan (5 959 m), au sud-ouest. La majeure partie du Yukon se trouve dans le bassin du fleuve auquel il doit son nom et sur les berges duquel se trouvent la plupart de ses villes et de ses 31 000 habitants. L’industrie principale est minière : plomb, zinc, argent, or et cuivre. La Compagnie de la baie d’Hudson lui ayant cédé le territoire en 1870, le gouvernement canadien, dès la ruée vers l’or de 1898, sépara le Yukon des territoires du Nord-Ouest en vue de combler le besoin d’un gouvernement local causé par l’afflux de prospecteurs. Il s’est alors en effet agi de la plus grande ruée vers l’or qui ait jamais existé, mais aussi de l’une des pages marquantes de l’histoire de l’Amérique du Nord. C’est surtout au cours de l’hiver 1897-1898 que près de 100 000 personnes décidèrent de tout quitter pour tenter l’aventure. Le mirage du métal jaune les conduisit par bateaux entiers jusqu’à Skagway et Dyea, au sud-est de l’Alaska. Ils devaient ensuite parcourir plus de 50 kilomètres, chargés de tout leur ravitaillement et de leur équipement, par la piste qui menait à Chilkoot Pass ou par celle de White Pass, jusqu’à Bennet, puis descendre le fleuve Yukon jusqu’à Dawson City, la cité aurifère quelque 800 km plus au nord. Ce parcours harassant et dangereux était jalonné d’épreuves, tant et si bien qu’un tiers seulement réussira à atteindre le Klondike. Pour beaucoup ce fut le voyage de l’enfer, le froid extrême, la faim, l’épuisement et la misère étant souvent au rendez-vous. Aujourd’hui, on estime qu’une petite centaine d’orpailleurs seulement sont parvenus à faire fortune au Klondike. Le plus célèbre d’entre eux fut sûrement le romancier Jack London, alors âgé d’une vingtaine d’années, qui, à défaut d’or, trouva dans cette aventure l’inspiration pour ses nombreux romans.


Pour Pierre-Marie Hubert, l’envie de partir au Yukon sur la piste des chercheurs d’or remonte à l’adolescence, lorsqu’il dévorait les récits de Jack London… et en particulier son célèbre ouvrage L’Appel de la forêt. Plus récemment, c’est le livre de Jacques Ducoin, Yukon, rêves canadiens, et son film projeté aux « Rencontres du bout du monde » à Caen qui allaient le décider à réaliser ce tournage. Pierre-Marie Hubert avait déjà parcouru les immensités de l’Alaska… mais ce voyage au Yukon incluait une autre approche, axée sur l’histoire et la folie des hommes en quête de l’or. L’expédition visait aussi à l’immersion dans l’éblouissante et sauvage nature boréale, afin d’approcher les animaux au plus près, silencieusement, en canoë. Pour lui qui avait déjà réalisé cinq films, effectuer ce tournage était un nouveau défi puisqu’il fallait charger une caméra dans un sac à dos, et donc s’alourdir considérablement sur les sentes difficiles de la Chilkoot Trail, puis oser embarquer dans le canoë la même caméra, calée entre les pieds, au ras de l’eau, pour une descente de 750 kilomètres : aucune erreur n’était pas permise ! Enfin, il s’agissait aussi que l’équipe reste soudée et se mette en scène le mieux possible, malgré les difficultés liées à la fatigue et aux intempéries. Comme souvent, c’est la météo qui allait être déterminante dans le succès de cette belle aventure : le pari risqué de partir en fin de saison pour espérer trouver « l’été indien », sa lumière sublime et son absence de moustiques exposait l’équipe aux nombreuses dépressions qui pouvaient débouler du Pacifique tout proche. Toutefois, ce choix fut le bon !




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DVD de l’intervenante en rapport avec cette conférence :
Dans les veines du Klondike, Canada/Yukon


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