Près de la place Sükhbaatar – Oulan-Bator (Mongolie).
Année 2021
© Typhaine Cann
Introduction :
« [O]n relève l’influence des chants longs et de la poésie épique. La plupart des chapitres sinon tous s’ouvrent sur une référence à la saison – l’occasion d’une ode à la nature. Le lyrisme de ces évocations peut plaire ou paraître surfait : il faut y voir l’expression d’une sensibilité propre à la vieille pensée nomade, sans cesse renouvelée depuis. Les jeux d’ombre et de lumière, l’opacité et la transparence, sont autant de matériaux pour des métaphores qui mettent les sentiments humains au diapason du chant de la nature.
La Tamir, rivière dont la vallée sert de berceau au récit, est un personnage à part entière, cruelle quand elle dévore les hommes, prodigue quand elle assure leur subsistance en faisant verdir les montagnes de l’Arkhangai, l’une des régions les plus riches de Mongolie. Et si la Tamir a les eaux si limpides, c’est parce que, contrairement aux hommes, elle ne ment jamais.
Par ce grand roman, Lodoidamba a voulu rendre hommage à son père et à la Tamir. Les germes étaient plantés pour l’éclosion d’une œuvre ramifiée, broussailleuse, où les figures historiques se mêlent aux héros de fiction, le réalisme socialiste au folklore et au merveilleux, les aspirations d’une nation en marche à la célébration d’un patrimoine culturel. »
La Tamir aux eaux limpides
(p. 31, Transboréal, 2024)