De Trieste à Bombay :
« À beaucoup de Parisiens, qui voyagent peu ou point, qui sont “casaniers”, comme on dit familièrement, cette première étape peut sembler un voyage entier à elle seule. Eh bien, je leur assure qu’avec un peu d’habitude rien ne se fait plus agréablement qu’un long voyage. On finit par voyager comme on passe sa vie : sans s’en apercevoir. On compte par lieues marines au lieu de compter par kilomètres ; et d’ailleurs “l’esprit des navigateurs, qui s’élance en avant et qui flotte comme les banderoles et les drapeaux sur les vergues” – ce sont deux vers de Gœthe qui me reviennent à la mémoire –, l’esprit des navigateurs, dis-je, a bientôt supprimé les distances. — Voyagez, Mesdames, voyagez ! Vous verrez que rien au monde n’est plus charmant que d’avoir visité les plages lointaines et surtout d’en revenir. »
Une Parisienne dans l’Himalaya
(p. 61, Transboréal, ? Voyage en poche », 2014, rééd. 2018)