Yannick Billard

Les montagnes de l’Atlas :

« Dans cet univers de rocaille, une brèche stratégique marque le point culminant de notre route, qui se dessine au loin. Cent cinquante mètres de dénivelé à gravir le long d’une barre rocheuse qui disparaît dans une échancrure de la montagne. Les yeux rivés sur l’objectif, mon cœur tressaille déjà d’émotion.
La sueur et l’effort fournis font vivre le paysage. Seuls les montagnards savent le goût des difficultés surmontées qui mènent au nirvana des cimes. Perchés au milieu du ciel, nous dominons enfin le relief. Nous voici au sommet du voyage, à près de 3 000 mètres d’altitude. Je laisse éclater ma joie, serrant mes enfants et ma femme dans mes bras. Je pleure de joie en voyant mes petits grimpeurs rayonner de fierté, soulagés peut-être, un peu ahuris sûrement d’avoir franchi un tel obstacle.
Accomplir de grandes ascensions en famille est de l’ordre de la transmission. Toute une philosophie de vie se donne en héritage et j’ai la troublante impression de reprendre les mots de mon père quand je m’exclame : “Les enfants, n’oubliez jamais ce moment ! Dites-vous que vous êtes capables de réaliser des choses formidables. Avec de la persévérance et du courage, on arrive à tout !” Je remets à chacun une médaille de papier sur laquelle j’ai écrit quelques mots de félicitation. Un modeste trophée pour avoir si vaillamment surmonté ses craintes intérieures, pour avoir bravé les difficultés. Nul besoin d’aller plus haut? Nous venons d’atteindre le ciel ! »