Pagode de Haguro-san à Tsuruoka – préfecture de Yamagata (Japon)
Année 2018
© Aurélie Roperch
Né à Décines-Charpieu en 1990, Julien Giry grandit à Lyon mais ses racines passent par tout l’Hexagone, de l’Ardèche à la Normandie, en passant par la Bourgogne, l’Alsace et la région parisienne, et en Espagne dans les Baléares. Après les avoir un temps remontées, il poursuit la découverte de la Méditerranée depuis Marseille, dans le cadre de ses études. À l’école de journalisme de la ville (EJCAM) entre 2011 et 2013 et débutant l’apprentissage de l’arabe, il met à profit les périodes de stage, et parfois même de cours, pour explorer ses différentes rives, de quelques jours en Italie à plusieurs mois en Tunisie, en Égypte et en Algérie, passant l’été 2012 sur la trace des tout jeunes ? Printemps arabes ». Mais plutôt qu’une lecture politique de la région, il est alors fasciné par les rapports au monde complémentaires issus des différentes cultures. Ces premiers longs voyages sont aussi l’occasion de prendre goût à la découverte, au hasard des rencontres ou des situations, et au confort du dépouillement. Plutôt que de suivre les voies classiques du tourisme, il les observe déjà de côté, bivouaquant dans une grotte à Petra, parcourant le Sinaï militarisé en auto-stop ou dormant dehors au bord de la mer Rouge. Une vision itinérante du voyage qu’il partagera dans une première pige pour la Revue XXI, racontant les pérégrinations d’un étudiant chinois au Moyen-Orient.
À la fin de ses études de journalisme, après s’être intéressé au développement durable en Paca à la rédaction de La Provence et avoir fréquenté un été le service international de L’Humanité, Julien Giry quitte définitivement l’huile d’olive pour le beurre salé et commence à explorer la Bretagne pour Ouest-France. Il se passionne alors pour l’actualité bretonne, et creuse particulièrement le terreau des initiatives citoyennes dans le Finistère Nord, particulièrement autour de Morlaix, dont il occupe la rédaction pendant un an. Sur cette période courte, il a l’occasion de voir brûler le centre des finances publiques de la ville, embrasé par les agriculteurs de la baie, mais aussi de passer du temps auprès des jeunes exploitants biologiques de la région. Surtout, il est frappé par la force d’une actualité rurale qui fait régulièrement la une des journaux nationaux, depuis la lutte des anciens salariés des abattoirs Gad jusqu’à la mobilisation inquiète des Tilly-Sabco. À partir de ces années bretonnes, il éprouvera un intérêt constant pour les questions de la terre, de la production agricole, de ses enjeux internationaux et, surtout, de la qualité des produits.
En 2015, Julien Giry s’envole pour le Japon avec sa compagne Aurélie Roperch, également journaliste et photographe. Leur démarche est de rechercher, pour une parenthèse longue, la culture la plus dépaysante et éloignée de la leur. Ils s’engagent alors pour six mois de volontariat dans des fermes biologiques, aux quatre coins de l’archipel. Loin des centres urbains, le voyageur a alors l’occasion d’observer la culture du wasabi dans les montagnes de Shizuoka, de travailler pour une minuscule exploitation laitière à Okinawa ou de s’occuper de milliers de poules et de leurs œufs dans la nature tropicale de l’été nippon. Ces périodes d’immersion sont entrecoupées de semaines de voyage à la découverte des sites célèbres et moins célèbres de l’archipel, et de premiers contacts avec l’Asie plurielle, des cars de touristes de Chine continentale aux visiteurs malaisiens courtisés, en passant par les innombrables restaurants népalais des métropoles. Une Asie qui est aussi celle de la passion des floraisons, sans frontières, de la technologie quotidienne et de l’effacement devant le collectif, mais saupoudrée de traditions et d’une hygiène de vie qui le fascinent désormais.
L’année 2017 est celle d’un nouveau décollage vers le Japon pour Julien Giry, toujours avec Aurélie Roperch, pour un projet de treize mois qui les mènera à la découverte des cent paysages emblématiques de l’ère Heisei (1989-2019), d’après une liste officielle nipponne. Après avoir photographié et raconté ces lieux si différents, éparpillés dans les quarante-sept préfectures de l’archipel, d’abord sur un site Internet dédié puis dans un livre publié conjointement par Elytis et Transboréal, il est plus que jamais intéressé par les multiples facettes du pays du Soleil-Levant, l’un des plus étranges de la planète dans sa modernité, et par l’immensité humaine du continent asiatique. Depuis 2018, installé en Bretagne, il a repris ses activités de journaliste indépendant, et travaille à faciliter la découverte mutuelle entre la France et le Japon.