Grande voie à l’aiguillette du Vallonet – Alpes de Haute-Provence (France)
Année 2012
© Carnets d’aventures
La grâce n’attend pas les ans :
« J’étais si jeune que je ne me souviens plus de mes débuts, comme j’ai oublié les instants de mes premiers pas. Mes parents, qui se sont rencontrés dans les années 1960 en grimpant à Fontainebleau, m’ont très vite transmis leur bien le plus précieux. Pendant longtemps, l’escalade a été pour moi une langue maternelle. Je m’y exerçais le soir, le week-end et pendant les vacances, avec la même application qu’au français ou aux mathématiques, mais avec beaucoup plus de plaisir. Au cours de mes études puis pour exercer mon métier d’ingénieur, j’ai habité en Californie, en Bolivie, en Australie et au Brésil enfin, où j’occupais tout mon temps libre à découvrir les sites d’escalade en compagnie des grimpeurs locaux, et un jour l’appel de cette discipline a été plus fort que tout le reste. En 2007, j’ai abandonné mon travail pour construire avec deux associés brésiliens une salle à Belo Horizonte. Depuis, je dispose de mon temps et peux rester fidèle à ma passion. Aujourd’hui, lorsqu’on me demande ce que je fais, je réponds d’abord : “Je grimpe.” »
La Grâce de l’escalade, Petites prises de position sur la verticalité et l’élévation de l’homme
(p. 13-14, Transboréal, ? Petite philosophie du voyage », 2013, 3e éd. 2019)