À près de 7 000 mètres, en vue des tours de Trango – Karakoram (Pakistan)
Année 2006
© Philippe Nodet
Un terrain idéal :
« J’ai accompli mes premiers vols bivouacs à la porte de chez moi, dans les Alpes ou dans les Pyrénées. Pas forcément sur de grands voyages, une semaine maximum. J’ai accumulé de l’expérience, je me suis forgé un mental en engrangeant de la confiance en moi. Ensuite seulement, je me suis lancé vers l’Himalaya. J’ai toujours eu un Himalaya à rêver : les collines de Fourvière, le mont Blanc de ma chambre ; souvenirs de gamin, en transe, heureux, face aux montagnes lointaines. Pourquoi l’Himalaya ? Parce que cela faisait écho à toutes mes passions qui sont, en dehors du vol, la géographie et surtout la haute montagne. L’Himalaya est une anthologie de tout ce qu’il y a de plus beau en matière de montagne, de diversité des peuples. Et, ce qui tombe très bien, c’est que c’est une chaîne taillée pour le voyage en vol libre : du fait de son orientation et de sa latitude, on y trouve une relative constance dans les conditions aérologiques et des vents jamais trop forts, à condition de se présenter sur la bonne période. C’est donc un terrain d’aventure vraiment taillé pour le vol bivouac. Mais dans l’engagement total, partant du principe que l’accident est évidemment interdit. J’y ai effectué cinq vols bivouacs, cinq voyages qui m’ont amené de l’extrême ouest jusqu’au Haut-Dolpo. Il y a encore un long chemin pour aller jusqu’au bout de cette chaîne.Malheureusement, plus on progresse vers l’est, plus on va vers les nuages et l’humidité de la mousson. »
Envolées belles, Une histoire de vol bivouac
(p. 26-27, 2013, rééd. 2014)