Collection « Visions »

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Couverture
Océan Indien :

« “Combien, la sonde ? — 21 mètres !” Sao Mai continue son approche. “Et maintenant ? — 8… 5… — C’est bon, on mouille !” Sao Mai se balance doucement au bout de sa chaîne pendant que nous affalons. Quel plaisir, de partir et d’arriver à la voile ! À neuf, nous pouvons en effet manœuvrer simultanément l’ancre et le gréement. Après contrôle du mouillage, nous mettons le doris à l’eau. Les plus impatients plongent. Tels des explorateurs, nous nous faufilons entre les buissons, escaladons les falaises, rampons dans les grottes. Nous rapportons nos trésors à bord : cailloux, coquillages, coraux, fruits de baobabs ; pour le repas, des huîtres et des crabes. Parfois, nous croisons des lémuriens sauvages, des tortues luths ou des chauves-souris géantes. Nous découvrons des hameaux cachés dans la végétation touffue. À Nosy Ovy, nous demandons à un homme en paréo, coiffé d’un chapeau de paille, s’il aurait de la viande à vendre. Il se lève sans répondre et se met à courir après des volailles. Il nous tend bientôt un poulet maigrichon et plumé. Un officier arrive et nous aborde : “Je me présente, je suis le commandant de la brigade d’Ambanja. Vous avez des cartouches ? — Non. — Dommage, je n’en ai plus et j’aurais voulu tirer des perdrix. Faites attention, dit-il, en nous montrant ses papiers, beaucoup de gens se font passer pour des militaires. Prenez garde aussi au choléra. On a trouvé le cadavre d’un homme contaminé sur la plage de l’île d’à-côté…”
Une pirogue à balancier tourne autour de Sao Mai, puis finit par s’approcher. Un des pêcheurs se lève et brandit d’énormes langoustes, nuancées de vert, de jaune, de bleu et de rouge. Après discussion, plutôt que de nous les vendre, il préfère les troquer contre deux tee-shirts et des bouteilles en plastique. Il les a capturées en apnée, avec un harpon. Certains utilisent aussi des casiers qu’ils immergent à l’étale de basse mer par 20 mètres de fond, et dans lesquels des moules servent d’appât. La pêche de subsistance, pratiquée à pied ou en pirogue, le long des côtes et autour des récifs, est particulièrement dévastatrice. Poulpes, crabes, petits poissons disparaissent peu à peu, de même que les calmars, souvent attrapés par les enfants à l’aide de turluttes – tiges de plomb armées d’hameçons. Les lignes, les harpons, la palangrotte – fil de pêche auquel pend un chapelet d’hameçons –, le casier et le tulle de moustiquaire sont les outils de pêche des plus pauvres. Les plus riches, qui ont motorisé leur embarcation, emploient soit le chalut – filet en forme d’entonnoir qui s’attache à l’arrière du bateau –, soit la palangre, ou encore le filet maillant. Pour leurs prises, les pêcheurs traditionnels préfèrent à la conservation dans la glace le traitement par fumage ou salage-fumage. Quant à la pêche industrielle, elle ne concerne à Madagascar que les thons et les crevettes, réservés à l’exportation et exploités notamment par des Bretons de Concarneau. »
(p. 62-65)

Mer de Chine (p. 12-13)
Océan Indien (p. 46-49)
Extrait court
Extraits d’articles
La navigation à bord d’une jonque
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