Collection « Sillages »

  • Treks au Népal
  • La 2CV vagabonde
  • Ísland
  • Habiter l’Antarctique
  • Cavalières
  • Damien autour du monde
  • À l’ombre de l’Ararat
  • Moi, Naraa, femme de Mongolie
  • Carpates
  • Âme du Gange (L’)
  • Pèlerin de Shikoku (Le)
  • Ivre de steppes
  • Tu seras un homme
  • Arctic Dream
  • Road Angels
  • L’ours est mon maître
  • Sous les yourtes de Mongolie
  • Cavalier des steppes
  • Odyssée amérindienne (L’)
  • Routes de la foi (Les)
  • Aborigènes
  • Diagonale eurasienne
  • Brasil
  • Route du thé (La)
  • Dans les pas de l’Ours
  • Kamtchatka
  • Coureur des bois
  • Aux quatre vents de la Patagonie
  • Siberia
  • Sur la route again
  • À l’écoute de l’Inde
  • Seule sur le Transsibérien
  • Rivages de l’Est
  • Solitudes australes
  • Espíritu Pampa
  • À l’auberge de l’Orient
  • Sans escale
  • Au pays des hommes-fleurs
  • Voyage au bout de la soif
  • Errance amérindienne
  • Sibériennes
  • Unghalak
  • Nomade du Grand Nord
  • Sous l’aile du Grand Corbeau
  • Au cœur de l’Inde
  • Pèlerin d’Orient
  • Pèlerin d’Occident
  • Souffleur de bambou (Le)
  • Au vent des Kerguelen
  • Volta (La)
  • Par les sentiers de la soie
  • Atalaya
  • Voie des glaces (La)
  • Grand Hiver (Le)
  • Maelström
  • Au gré du Yukon
Couverture
Les terres giboyeuses :

« Le portage franchi, une bifurcation m’offre derechef l’embarras d’une décision. Dans un livre, une revue spécialisée ou une description bon marché des chutes Keg, se cache sûrement la solution, le chemin le plus facile pour contourner ces chutes ; et, à coup sûr, une ou deux pages avant, y aurais-je lu qu’il ne faut pas remonter le premier rapide, mais chercher un sentier de portage à 200 mètres en aval. Oui, probablement, tout cela est écrit. Néanmoins, je m’oppose vivement à l’idée d’être guidé, car même si beaucoup de cours d’eau sont répertoriés, classés, décortiqués et minutieusement décrits, je suis certain qu’il reste des rapides, des chutes et des passages dangereux sur lesquels personne n’a encore épilogué, ou pire, que les conseils prodigués ne sont plus valables, à cause d’un changement géologique, d’une perturbation de la flore ou tout simplement de l’étiage anormalement haut ou bas ; auquel cas le randonneur n’aurait plus l’acuité nécessaire pour se rendre compte de l’erreur de description, alors que tout sens de l’adaptation lui ferait défaut : il serait devenu dépendant de son guide, écrit ou réel, et, celui-ci étant dépassé, il se retrouverait incapable de se débrouiller seul.
Or l’indépendance est nécessaire à la survie, comme la liberté à l’épanouissement. Je vous l’avoue, mon but est moins de traverser le Canada que de me surpasser physiquement et de grandir spirituellement. Mon objectif est moins d’atteindre Tuktoyaktuk que de donner le meilleur de moi-même. Vous l’aurez maintenant compris. Je ne me suis pas lancé dans cette aventure pour voir l’Arctique, les Inuit ou les caribous, sinon c’est l’avion que j’aurais préféré au canoë, mais pour vivre chaque jour de ce voyage le plus intensément possible, sentir le présent couler dans mes veines et goûter le sang, la sueur et la joie qui perlent à mon front. Certes, les conditions sont difficiles. Cependant, la facilité a-t-elle jamais payé ? Non, évidemment. Si le travail à accomplir est mâché, on ne peut en retirer aucune satisfaction. En revanche, s’il est ardu et provocateur, le réaliser exigera toutes les compétences acquises et en développera de nouvelles. Voilà pourquoi je suis parti comme ça, sans rien, mais finalement avec tout ce dont j’avais réellement besoin. Sans doute n’y a-t-il pas de meilleure préparation. On dit souvent que les meilleurs matheux sont les plus paresseux car, n’ayant pas le courage d’écrire des pages de calculs pour arriver au résultat, ils trouvent l’astuce qui leur permettra de résoudre l’équation en quelques lignes seulement. Un vrai aventurier, c’est exactement cela. Il ne consacre pas des journées entières à lire de vieux journaux de bord ou des descriptions techniques de la route qu’il compte prendre un jour, mais il boucle son sac et part. En tout cas, c’est ce que j’avais fait. »
(p. 218-219)

L’appel du Grand Nord (p. 19-23)
Jack et Anita (p. 157-158)
Extrait court
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