? toute vapeur vers Samarcande
Eug?ne-Melchior de Vog
Traverser l?Asie centrale en chemin de fer, dormir sur une draisine en plein d?sert du Karakoum, profiter d?un changement de train pour se baigner dans l?Amou-Daria puis repartir ? toute vapeur vers Samarcande, c?est le r?ve qu?Eug?ne-Melchior de Vog??, diplomate, homme de lettres et futur acad?micien, v?cut en 1888. ? bas bruit, les Russes ont pos? 1?350?kilom?tres de rails entre la mer Caspienne et Samarcande, dans un paysage dunaire et steppique. Inspirant pour les Fran?ais d?sireux de construire leur ligne transsaharienne, mena?ant pour les Anglais inquiets d?une invasion de l?Inde, effrayant pour les populations locales qui ignoraient cet usage de la vapeur, le chemin de fer Transcaspien, instrument de conqu?te et de colonisation, fut aussi ? l?origine d?une nouvelle exp?rience de l?Asie centrale pour les Europ?ens. Bousculant le rythme des caravanes et les visions fantasm?es de l?Orient, il annonce l?arriv?e des premiers touristes dans la cit? de Tamerlan? Invit? avec quelques autres Fran?ais ? l?inauguration de la gare de Samarcande en 1888, Eug?ne-Melchior de Vog?? rapporte dans une s?rie de lettres ces transformations de l?Asie centrale. R?flexion sur les merveilles et la violence de la modernit?, t?moignage sur l?une des r?alisations les plus extraordinaires de son temps, ? toute vapeur vers Samarcande est surtout le r?cit d?un voyage aussi enchanteur qu?un conte des Mille et Une Nuits. Pour accompagner ces lettres, le texte d?un autre voyageur, Napol?on Ney, invit? lui aussi ? l?inauguration de la gare de Samarcande, retrace l?histoire de la construction, de 1880 ? 1888, du chemin de fer transcaspien, souvent compar?e par sa d?mesure ? celle du canal de Suez.
Avec une introduction par : Fran?ois Lantz
Établissement du texte par : Fran?ois Lantz
Rédaction des notes par : Fran?ois Lantz